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 [Récit] Famille Ethael

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Silwenne Ethael
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Silwenne Ethael



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MessageSujet: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:30

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Citation :
[Récit] Famille Ethael BG1_700

Chapitre 1


Cela faisait quatre ans depuis le début de la guerre contre les envahisseurs verts. Les Orcs avaient déferlé sur Azeroth, comme vomis par la porte des Ténèbres, en quête de nouveaux territoires à conquérir et de sang à verser. Le roi Llane Wrynn Ier était mort, tué par l’assassin semi-orc Garona, ce qui avait eu pour effet de déstabiliser et démoraliser l’armée humaine. Dirigée par leur nouveau chef de guerre Orgrim Doomhammer, la Horde avait profité de cet avantage et était sur le point de détruire Stormwind, poussant le Chevalier Anduin Lothar, le jeune Prince Varian Wrynn et les rescapés humains à chercher refuge à Lordaeron. Le port fut pris d’assaut tandis que l’évacuation de la cité s’était faite dans un ordre tout relatif. Chaque navire avait appareillé à la limite de ses capacités et, lorsqu’il n’en resta plus aucun, ceux restés en arrière savaient qu’il ne leur restait plus qu’à tenter le tout pour le tout en passant par les montagnes, et à prier. Edwin Ethael était de ceux-là. Médecin dans l’armée royale, il s’était porté volontaire pour rester avec les quelques malheureux qui n’avaient pas trouvé de place dans les navires ou simplement arrivés trop tard. C’est ainsi qu’une quarantaine d’hommes, de femmes et d’enfants, mais aussi, de vieillards escortés par seulement douze soldats, prit le chemin de la passe des Vents-Hurlants.

Edwin était de taille et de corpulence moyennes. Ni très musclé, ni bedonnant, son épaisse chevelure d’un profond noir de jais surplombait un visage avenant au sourire courtois, un brin charmeur, et au regard de jade. C’était un homme qui inspirait confiance et qui savait vous rassurer de sa voix chaude et posée. Il n’était pas spécialement beau, mais son charisme était indéniable. Agé d’une trentaine d’années, il ne s’était jamais marié et n’avais pas d’enfants. C’était souvent un sujet de plaisanteries de la part de ses camarades qui disaient de lui qu’il avait épousé sa profession, au grand damne de ses collègues féminines.

Alec Banister était le soldat le plus gradé, aussi avait-il pris le commandement du groupe. Edwin et lui se connaissaient de longue date. Sans être amis pour autant, ils s'appréciaient, discutaient et plaisantaient comme le font deux collègues, mais, cela s’arrêtait là. Edwin n’était pas très sociable et ils n’aimaient pas particulièrement les fêtes ou les pots le soir après le travail. Alec était d’assez petite taille, rondouillard, et le crâne dégarnit. Il compensait tous ces défauts par son humour tonitruant qui faisait souvent mouche. Ce n’était pas un chef dans l’âme et il n’était pas très à l’aise à l’idée d’avoir la responsabilité de la sécurité et la vie d’autant de personnes.

Alors qu’ils s’étaient éloignés de Stormwind, Alec fit une pause pour regarder le chemin parcouru et s’assurer que personne ne soit laissé en arrière. Il fut saisi par le spectacle de la capitale livré aux flammes et aux murs effondrés. La gorge et les poings serrés, il sentit monter une colère mêlée d’impuissance face à tant de barbarie.

— Maudits soient ces démons d’Orcs qui ne savent que détruire, lâcha-t-il entre ses dents.
— Ils ne perdent rien pour attendre, ajouta un jeune garçon qui l’avait imité.
— Allons, continuez, ne vous arrêtez pas, lança un autre soldat ! A moins que vous ne vouliez qu’ils vous rattrapent ?
— Ils sont sûrement trop occupés à tout saccager, dit une femme âgée.
— Allez, avancez ! La route est encore longue, conclut le soldat.

Tous se remirent en marche, le cœur lourd et le moral en berne, laissant derrière eux les bâtiments en flammes et les colonnes de fumée noire qui obscurcissaient le ciel au-dessus de la forêt d’Elwynn. Devant eux, dans un contraste saisissant, se dressaient les montagnes aux sommets immaculés. Ils savaient pourtant que le plus dur n’était peut-être pas encore passé. Il leur faudrait encore affronter le froid, la faim et les bêtes sauvages avant d’atteindre Ironforge, la cité des Nains. Là-bas, ils pourraient se ravitailler et prendre du repos avant de poursuivre vers le nord.

L’idée n’était pas de passer par les sommets et les glaciers, c'eut été du suicide, mais, plutôt, de rester autant que possible dans les vallées et de tenter de rejoindre le lac de Coldridge, lui-même alimenté par les montagnes du même nom. Pourtant, il faudrait bien tôt ou tard aller plus haut pour espérer passer de l’autre côté. Malgré cela, la végétation était devenue rare et le sol rocailleux. L'ascension était déjà difficile sans équipement adapté, mais cela l’était encore plus pour les enfants et les personnes âgées. Edwin le savait, tous l’arriveraient pas jusqu’à Lordaeron, mais, il ferait tout son possible pour qu’il y en ait un maximum à l’arrivée. Quelques-uns avaient déjà baissé les bras et s’étaient arrêtés de marcher, s'asseyant là, attendant la mort, abattue, sans espoir. Il était parvenu à trouver les mots et à les faire réagir. Encore un petit effort, encore un peu de courage, tout allait s’arranger !

Après quelques heures de marche, ils parvinrent à un lac de montagne alimenté par plusieurs ruisseaux provenant de la fonte des neiges et des glaces des montagnes au nord. Les abords étaient très verts, couverts d’herbe douce, de mousse, d’arbustes à baies. Certains arbres portaient, sur leur écorce, les marques laissées par des animaux. Cet endroit était fréquenté, et peut-être pas uniquement pas de gentils petits lapins.

— Faisons halte ici pour la nuit, mais, restez sur vos gardes, annonça Alec, des prédateurs peuvent rôder près des points d’eau.
— Essayons d’allumer un feu, ça devrait tenir les animaux à distance, proposa Edwin.
— Moi, je sais le faire, dit un homme.
— Je vais prendre quelques personnes et ramasser du bois mort, ajouta une jeune femme.
— Et moi, j’vais aller voir ce qu’on peut trouver à manger dans l’coin, surenchérit une autre femme plus âgée. J’ai vu qu’il y avait des baies, avec de la chance, elles sont comestibles.
— Il y a peut-être du poisson dans ce lac, dit encore un jeune homme. Je n’ai pas ma canne à pêche, mais je sais me débrouiller avec un harpon taillé dans une branche !

Edwin et Alec échangèrent un regard et haussèrent les épaules, satisfaits de la tournure que prenaient les choses. Tout ceci était parfait ! La majeure partie des rescapés étaient des laissés pour compte qui avaient l’habitude de se débrouiller seuls pour survivre. Ils n’allaient pas attendre qu’on fasse les choses pour eux ou qu’on leur dise ce qu’ils devaient faire. Edwin fit le tour du campement pour ausculter et soigner les blessés. Il s’agissait principalement d’ampoules aux pieds et de petites blessures sans gravités, mais il fallait faire attention à ce que cela ne s'aggrave pas. Ici, et dans leur situation, la moindre plaie pouvait devenir très handicapante et virer au drame. En bon médecin des armées, Edwin veillait à ce que cela n’arrive pas.

Le bois mort ne manquait pas. La végétation était principalement constituée de conifères, de buissons et d’herbes hautes. Les résineux s'enflammaient facilement et les branches fraîches feraient de bonnes couches pour la nuit. Le camp fut monté rapidement et, un peu avant la tombée de la nuit, tout le monde s’était rassemblé autour du feu pour manger. Les provisions étaient assez maigres, mais c’était mieux que rien et le moral remontait. Un peu.


Dernière édition par Silwenne Ethael le Dim 8 Sep - 15:54, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:32

Citation :
[Récit] Famille Ethael BG3_700

Chapitre ߶




Brume-d’Or était magnifique en cette période de l’année. A bien y réfléchir, c’était le cas toute l’année. La vie y était paisible, le climat clément, doux et agréable, le bois des chants éternels, tout proche, offraient de belles couleurs dorées aux promeneurs et aux poètes à la recherche d’inspiration. Il y faisait bon vivre. Layelis était une jeune demi-Haut-Elfe, d’à peine 45 ans, à la longue chevelure rousse qui coulait jusqu’à la cambrure de ses reins telle une cascade de lave en fusion. C’était l’unique trait physique qui la distinguait des Haut-Elfes de sang pur d’ordinaire d’une blondeur éclatante. Pour le reste, tout y était, mais, de façon amoindrie, diluée : les yeux bleus nimbés de lueur arcanique, la corpulence svelte et gracieuse, les oreilles pointant délicatement vers le ciel. Certes, pour un Elfe, ces différences paraissaient évidentes. D’ailleurs, pour ne pas s’y tromper et se laisser berner, ils l’avaient baptisé d’un nom de famille spécifique : Ælfwine, ce qui signifiait « Ami-des-Elfes ». Pour eux, elle n’était que cela, une amie, mais, en aucun cas l’une des leurs. Comme une bâtarde. Un peu des nôtres, mais, pas des nôtres pour autant. De fait, toute sa vie, elle ne s’était sentie que tolérée par les Haut-Elfes, les Quel'Dorei, dans le meilleur des cas. Les brimades et les insultes n’étaient pas rares.

Layelis était l’assistante d’un mage qui enseignait son art aux jeunes Quel’Dorei. Elle était chargée de préparer les sujets d’étude et les expériences, les formules et parchemins, les éventuelles composantes ainsi que du nettoyage de la salle de cours après les leçons. Elle était également au service du professeur et devait préparer ses repas ou s’occuper de son linge et du ménage. Elle n’avait pas le droit de suivre ses cours de magie, mais, au fil des années, elle avait développé ses propres capacités et elle avait profité de ses maigres temps libres pour s’entraîner seule. Les demi-Haut-Elfes n’avaient pas les mêmes droits. Ils étaient, d’ailleurs, assez rares du fait de l’isolement géographique de Quel’Thalas, loin à l’extrême nord du continent, et se mariaient généralement entre eux à moins de finir leurs jours seuls, ce qui était bien plus fréquent.

Elle vivait seule dans une maisonnette à l’écart du village. Sur le devant, des fleurs et des herbes aromatiques encadraient l’étroit sentier qui menait à la porte d’entrée. A l’arrière, il y avait un potager luxuriant où les plantes se disputaient le moindre espace disponible. Tout au fond, dans un recoin à l’ombre d’un figuier, une petite ruche assurait à la fois une source de miel et la pollinisation. Layelis était très fière de son jardin qui embaumait les senteurs sucrées des fleurs le matin, et les aromates le soir. A l’intérieur, la pièce unique était optimisée de manière aussi pratique que possible. Chaque mur était couvert d’étagères remplies de bocaux, de livres, d’ustensiles ; des plantes séchées étaient suspendues à des cordelettes en attente d’un petit plat, d’une potion ou d’un onguent à préparer.

Un soir, alors qu’elle apportait son repas à Kael’Dornis, le mage pour qui elle travaillait, celui-ci l’invita à entrer chez lui. La chose n’était pas tout à fait inhabituelle, mais Layelis hésita sur le pas de la porte. Quelque chose dans le ton de sa voix, peut-être ?

   — Qu’y a-t-il, demanda-t-il ? Te ferais-je peur ?
   — Non, non, Monsieur.
   — Alors, ne fais pas tant d’histoire, ajouta-t-il d’un ton pressé.

Layelis fixa le mage dans les yeux un instant durant lequel elle essayait de deviner ses intentions. Elle n’avait jamais baissé les yeux devant quiconque malgré le désavantage social que lui procurait son métissage. Jamais il ne lui avait adressé la parole pour autre chose que le travail ou pour lui donner des ordres. Elle n’avait pas peur, non. Elle était intriguée. Qu’il abuse d’elle ? Aucune chance, et ce pour deux raisons. La première était que Kael’Dornis ne s’abaisserait jamais à fricoter avec une Ælfwine et la seconde, qu’il préférait de loin la compagnie des jeunes garçons. Ce n’était pas particulièrement tabou, mais Kael’Dornis avait toujours été discret sur sa vie privée. Elle fit un pas à l’intérieur et il referma derrière elle.

   — Va donc mettre la table, j’ai à te parler.
   — Bien, Monsieur.

Il n’était pas question d’un dîner en tête à tête. Layelis n’apportait toujours qu’un repas pour une seule personne. Elle préparait suffisamment pour deux, donnait son repas au mage puis, rentrée chez elle, elle mangeait l’autre part. Elle allait sans doute devoir l’écouter en le regardant manger. Après quelques minutes, il revint dans la salle principale et prit place à la table que Layelis venait de dresser. N’ayant pas reçu d’invitation à s’asseoir, elle resta debout alors que Kael’Dornis commençait son repas.

   — Je dois me rendre dans la région d’Eastweald, dans les terres du Royaume humain de Lordaeron, dit-il après une gorgée de vin.
   — Qu’y a-t-il là-bas ?
   — Ho, principalement des champs, des fermes et des bouses de vache, dit-il avec un air de dégoût.
   — Et Caer Darrow, peut-être ?

Le mage la toisa et elle se racla la gorge.

   — Je veux dire… Que Monsieur me pardonne, mais je suppose que Monsieur doit être plus intéressé par le monolithe sacré que par les déjections bovines… Monsieur.
   — Certes… Il semble que tu as l’esprit aussi vif que la langue. D’autre part…

Kael’Dornis prit le temps de prendre quelques bouchées avant de continuer, feignant d’ignorer la présence de Layelis. Sans doute était-il en train de la tester pour voir combien de temps elle allait tenir en mettant sa patience à l’épreuve.

   — Hm, oui… donc. Nous partons dans trois jours.
   — Nous ?!

Layelis venait de sauter de joie sans s’en rendre compte.

   — Eh bien… Oui ! Evidemment ! Tu ne pensais tout de même pas que j’allais tout faire moi-même, si ? Il me faut quelqu’un pour prendre en note ce que je vais dire, porter les échantillons, mes effets personnels, et qui va préparer mes repas si cela devait durer plus d’une journée ? Moi, peut-être ? Et ne me parle pas de cette chose infecte qu’ils osent appeler nourriture, là-bas.
   — Bien sûr que non, Monsieur. Où avais-je la tête ?


Dernière édition par Silwenne Ethael le Mar 13 Aoû - 22:22, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:33

Citation :
[Récit] Famille Ethael BG2_700

Chapitre ⳅ




Ils étaient repartis à l’aube. Après le lac d’altitude verdoyant, le paysage avait rapidement changé, le vert faisant place au gris des roches. Jusque là, la chance était de leur côté et même la météo avait été clémente. A mesure qu’ils progressaient, l’inclinaison de la pente devenait plus forte et le froid plus mordant. Par endroit, la roche formait des éboulis qui ressemblaient à des rivières minérales, coulées de pierres aux arêtes saillantes, coupées nettes par un força invisible. L’érosion du gel était à l’œuvre et sculptait le paysage, façonnait même les monts les plus majestueux. Par moment, sur les hauteurs et à bonne distance, comme accrochés à la falaise par des sabots magiques, des bouquetins et des chamois semblaient défier l’appel du vide, narguer les rescapés de Stormwind par leur agilité, leur aisance.

Le groupe continuait son ascension à la recherche d’un chemin qui les conduirait vers la passe de Coldridge, dont ils ne connaissaient que la direction approximative, lorsque le temps changea brusquement. Le ciel se chargea de nuages menaçants, les températures chutèrent, accompagnés d’un vent glacial et, bientôt, il commença à neiger.

   — Qu’est-ce qu’on fait, demanda Alec ? On continue d’avancer au risque de se perdre si ça empire ou est-ce qu’on s’arrête en attendant que ça se calme ?

Dans le groupe, les avis étaient très partagés. Un débat était sur le point de démarrer, mais ils n’avaient pas de temps de peser le pour et le contre de chaque argument. Il fallait prendre une décision rapidement. C’était aussi cela être chef et c’était pour ce genre de responsabilités qu’Alec ne voulait pas du poste.

   — Nous perdons du temps, dit Edwin. Je propose que nous nous séparions en deux groupes. Les enfants, les anciens et tous ceux qui ont du mal à marcher vont se mettre à l’abri sous cet aplomb rocheux, là-bas, dit-il en désignant l’endroit. L’autre groupe va continuer à chercher la passe et nous reviendrons vous chercher.

La proposition sembla convenir à tout le monde. Un détachement de soldat resta en arrière pour assurer la sécurité et Edwin dispensa ses consignes. En prévision du froid qu’ils allaient sans doute affronter, les soldats se délestèrent de leurs armures métalliques afin de ne pas geler dedans et ne conservèrent que la sous-armure matelassée.

   — Restez serrés les uns contre les autres pour conserver un maximum de chaleur humaine. On vous laisse tout ce qu’il reste de bois pour faire un feu, mais je doute que vous parveniez à le maintenir avec ce vent.
   — On devrait peut-être utiliser les armures et les boucliers pour faire le feu derrière.
   — Bonne idée, ça peut marcher. Bonne chance.

Ils se remirent en route vers le nord-est. La visibilité était encore correcte, mais cela n’allait être sans doute que de courte durée. Et, en effet, au bout d’une heure à peine, la chute de neige s’était intensifiée, se transformant en blizzard. Ils ne distinguaient rien qui fut à plus de quelques pas devant eux, le vent hurlait à leurs oreilles. Ils avançaient en file indienne pour ne pas se perdre, mais ils n’avaient pas de corde pour éviter cela et plusieurs personnes disparurent de cette manière. D’autres furent avalés par des crevasses ou engloutis par la glace d’un lac gelé qui s’était brisée sous leurs pieds.

La tempête finit par diminuer d’intensité après un temps impossible à évaluer. Ils pouvaient distinguer des formes de conifères, mais à peine plus. La neige était plus épaisse et, la fatigue n’arrangeant rien, transits de froid, ils peinaient à avancer. Comme si cela ne suffisait pas, des grognements commencèrent à se faire entendre.

   — En formation, cria Alec ! Les civils au centre !

Ils n’eurent que le temps de se mettre en cercle qu’un énorme ours des montagnes les chargea. Sa masse brune, occultée par la neige qui tombait en formant un épais rideau, ne fut visible qu’au dernier moment. Un cri retentit. L’ours avait saisi le bras d’un soldat dans sa gueule et l’avait envoyé volé sur sa droite, manquant de peu de le lui arracher ! La garde se remit en position défensive pour protéger les civils. L’animal se dressa sur ses pattes arrière et commença à donner de violents coups de griffes de ses deux pattes avant. Un autre soldat s’envola, cette fois, sur la gauche ! Les épées formaient un mur défensif pour tenir l’ours à distance, mais ils n’avaient rien pour se protéger et il était difficile d’esquiver ou de parer les coups de griffes. Un lancier parvint enfin à se frayer un passage juste à temps pour planter la pointe de son arme avant une nouvelle attaque. L’animal recula, mais il n’abandonnerait probablement pas aussi facilement.

   — Serrez les rangs ! Les lances en protection derrière les lames !
   — Merde, c’est pas censé hiberner, ces bêtes-là ?!
   — Qu’est-ce que j’en sais ?!
   — T’as qu’à lui d’mander !

L’ours se remit debout sur ses pattes arrière, il devait être grand comme deux hommes ! Il s’apprêtait à attaquer de nouveau lorsqu’un coup sec retentit. Bang ! Puis un autre. Bang ! L’animal vacilla. Les soldats de Stormwind en profitèrent pour passer à l’attaque, faisant pleuvoir l’acier et rougissant la neige. Il s’écroula sur le flan, agonisant. C’est alors qu’un nain à l’épaisse barbe rousse tressée surgit de derrière une congère sur le dos d’un bouc de monte laineux au galop, tenant un tromblon à lunette encore fumant.

   — Il est à moi, s’écria-t-il !

Le nain saisit la hache accrochée à sa selle, sauta à terre et acheva l’ours d’un grand coup droit entre les deux yeux.

   — Des heures que je le traque, celui-là, dit le nain. Il est à moi, trouvez-vous en un autre !
   — Nous vous avons quand même un peu aidé, dit Alec !
   — Aidé ? Ha ! Elle est bien bonne, celle-là, dit le nain avant d’éclater de rire ! C’est plutôt moi qui vous ai aidé à ne pas vous faire découper en rondelles par Griffes-Rasoir !
   — Griffes-Rasoir ? Ce montre avait même un nom. Eh bien, merci, dans ce cas, Maître nain.
   — Maître nain ? Glomnir, ce sera bien suffisant ! Vous autre, humains, vous avez cette manie de foutre du « Maître » à tout bout d’champ.
   — Nous allons chercher de l’aide à Ironforge, Glomnir, pouvez-vous nous indiquer le chemin pour la passe de Coldridge ?
   — Facile ! C’est juste derrière vous ! Vous êtes presque à Ironforge, mais, dans votre état, ce n’est même pas sûr que vous y arriverez. J’connais les endroits sûrs, j’vais vous y conduire !

Edwin prodigua les premiers soins aux blessés pendant que Glomnir attachait la dépouille de l’ours à la selle de son bouc de monte avec des cordes. Glomnir n’avait pas menti et le reste de la route jusqu’à Ironforge se passa sans encombre. A peine arrivés, ils furent pris en charge par les nains. On leur donna des couvertures, à manger chaud et on soigna les blessés. Alec donna une estimation de l’emplacement du groupe resté dans la montagne et une véritable équipe d’intervention et de sauvetage fut mise en place en un rien de temps. Un griffon fut même envoyé afin de faire du repérage aérien ! Si bien que tous les survivants étaient de nouveau réunis avant la tombée de la nuit. Cependant, le bilan n’était guère réjouissant. Deux enfants étaient morts, ainsi que cinq anciens, neuf adultes et quatre soldats. Sur les quarante du départ, ils n’étaient plus que la moitié !


Dernière édition par Silwenne Ethael le Lun 12 Aoû - 1:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:34

Citation :
[Récit] Famille Ethael BG5_700

Chapitre 4



En temps normal, un tel voyage se serait entrepris par la voie des airs, mais Kael'Dornis avait tant de baguages que le seul moyen qui restait à leur disposition était de faire une bien longue route. C’est ainsi qu’ils partirent en chariot tiré par deux faucons-pèrégrins. Ils traversèrent Tranquillien, où ils prirent des provisions pour la route, et passèrent par la passe Thalasienne et Quel'Lithien avant de pénétrer dans le Royaume de Lordaeron et de se diriger en direction du sud-ouest, vers le Conté de Darrow.

   — C’est la première fois que je quitte Quel'Thalas, murmura Layelis.
   — Pourquoi chuchoter, répondit Dornis en forçant la voix ?

Il émit un ricanement avant de poursuivre de sa voix habituelle.

   — Et donc... cela t’effraie ?
   — Un peu, dit-elle en dodelinant. C’est un mélange entre appréhension et excitation. J’avais toujours rêvé de voyager et découvrir le monde, mais maintenant que j’y suis...
   — Epargne-moi toutes ces mièvreries romantiques au sujet de l’aventure, la coupa-t-il avec un air de dégoût ! Les voyages ce n’est que maux de dos à dormir dans des lits humides infestés de puces, intempéries interminables, insectes et créatures répugnants, nourriture infecte... Non, vraiment, crois-moi. Tu penses que tu veux voyager, mais tu ne veux pas !

Layelis allait rétorquer lorsque, de manière très grossière, Kael'Dornis lui fit signe de se taire, ou plutôt, qu’il ne voulait plus du tout qu’elle parle. C’était un ordre. Elle avait l’habitude d’être traitée ainsi par les Hauts-Elfes, et par le mage pour qui elle travaillait en particulier. Elle n’osa pas protester, conditionnée à être moins que rien, et garda le silence. Ce voyage commençait bien, se disait-elle. Cependant, discuter pour faire la conversation, pour passer le temps, ne l’intéressait pas plus que cela. Au fond, profiter du paysage et des sons de la nature plutôt que de supporter les remarques et le ton condescendant de Dornis l’arrangeait bien.

La région était assez peu arborée et comportait quelques collines éparses. La culture principale semblait être celle de la vigne, tant les vigneraies étaient nombreuses dans le paysage. Elles s’étalaient jusque sur les coteaux, comme si une main géante avait peint leurs longs rangs à l’aide d’une brosse, faisant des traits d’un vert vif sur une toile ocre, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, sans logique particulière. Des tours de garde se dressaient sur certaines hauteurs, à espaces réguliers, comme pour ponctuer ce tableau de touches grises surmontées de panaches blancs et bleus flottants au gré du vent.

   — Nous arrivons à la Croisée, dit Dornis qui semblait bien connaître la région. Arrêtons-nous pour manger.
   — Nous avons pris des vivres à Tranquillien, pourquoi nous arrêter ?
   — Je préfère garder ces réserves pour plus tard. De plus, il y a ici une auberge tenue par quelqu’un de ta race. Je pense que cela devrait t’intéresser.
   — Vous voulez dire, un Ælfwine ?
   — C’est ça, c’est ce que j’ai dit.

C’était le milieu de la journée et la ville de la Croisée de Corin était en pleine effervescence, grouillante de vie. Des charrettes, des porteurs, des cavaliers, des crieurs de rue, tout ce monde allaient et venaient sans discontinuer dans les rues. Sa position géographique stratégique centrale en faisait une place incontournable pour le commerce des productions locales ou simplement en transite. Layelis arrêta le chariot devant l’établissement que lui avait indiqué Kael'Dornis. La devanture portait l’inscription « L’amphore dorée ». Le mage était déjà entré lorsqu’elle poussa la porte à son tour.

L’intérieur était à l’image de l’extérieur : noir de monde et bruyant. Les serveuses virevoltaient entre les tables pour servir les clients venus déjeuner ou juste pour boire un verre, un bock de bière. Elle n’eut aucun mal à repérer le Haut-Elfe parmi la foule, trahis par ses longues oreilles et sa tenue colorée. Layelis parvint à le rejoindre et s’installa à sa table sous le regard réprobateur de Kael'Dornis. Après quelques minutes d’attente, une serveuse au sourire aguicheur fatigué et au décolleté pigeonnant vint prendre leur commande.

   — Un menu Thalassien et une bouteille de votre meilleur vin, dit rapidement l’Elfe.
   — Et pour votre amie ?
   — Ce n’est pas mon amie, répondit-il sèchement.

Le sourire de la serveuse se ternit légèrement. Elle se tourna vers Layelis comme pour mettre le mage à l’écart.

   — Et pour... Mademoiselle ?
   — Heu... La... La même chose, s’il vous plaît.
   — Deux menus Thalassiens, c’est parti.
   — Urgash est-il là ?
   — Le patron ? Bien sûr ! Je peux lui dire que vous voulez le voir, mais il est très occupé, comme vous pouvez vous en douter.
   — Dites-lui que Kael'Dornis souhaite lui parler.

La serveuse acquiesça et repartit comme absorbée par la foule. Elle revint leur apporter leur commande et ils mangèrent sans échanger la moindre parole. Les plats étaient délicieux, sans doute presque aussi bons que ceux servis dans un restaurant de Silvermoon, mais Layelis n’avait pas de point de comparaison à sa disposition, elle ne pouvait qu’imaginer.

Vers la fin du service, alors que la salle commençait à se vider, un homme aux traits fins s’approcha de leur table. Layelis devina qu’il devait s’agir du demi-Elfe dont Kael'Dornis lui avait parlé. Comme elle, il portait tous les traits distinctifs des Elfes, mais ceux-ci étaient amoindris, dilués par les gènes du second parent. Il était vêtu d’une tenue d’aubergiste typiquement humaine et sa taille était ceinte d’un tablier couvert de taches récentes. Il s’assit lourdement à côté de Layelis sans y prêter attention et croisa les bras sur son torse.

   — Qu’est-ce que tu viens foutre ici, Dorn ?
   — Moi aussi, je suis contant de te revoir. Je suis seulement de passage, rassure-toi.
   — Et... peut-on savoir quel mauvais vent t’amène ?
   — Caer Darrow.

Il y eut un blanc. Urgash semblait surpris à l’annonce du mage. Visiblement, ces deux-là se connaissaient, suffisamment pour que l’aubergiste ne porte pas Dornis dans son cœur, ce qui le rendait d’autant plus sympathique. Layelis sentait clairement un passif entre les deux hommes qui s’observaient en chien de faïence. Le mage avait l’air contant de son petit effet. Urgash était très décomplexé, pour un demi-Elfe. Elle n’avait jamais vu un tel comportement chez un Ælfwine. Il devait vivre parmi les humains depuis bien longtemps pour s’être émancipé de la sorte.

   — Comment as-tu fait pour avoir les autorisations, reprit Urgash ?
   — Quelqu’un a dû enfin s’apercevoir que je suis le meilleur dans mon domaine ?
   — Garde tes salades pour tes élèves, si tu veux bien. Aux dernières nouvelles, tu n’étais pas très apprécié là-bas.
   — Il faut croire que les temps changent. Tu veux nous accompagner ?
   — Comme au bon vieux temps, c’est ça ? Certainement pas ! Ce temps-là est mort et enterré. Je ne suis plus ton jouet, Dorn, et les affaires marchent plutôt bien par ici. Non, ma nouvelle vie me convient, je n’ai pas besoin que tu viennes tout gâcher.
   — Comme tu voudras, je n’insiste pas, conclut Kael'Dornis, l’air conciliant.

Urgash hocha lentement la tête, puis il se tourna brusquement vers Layelis, qui écoutait sagement, en lui tendant la main droite.

   — Urgash, à qui ai-je l’honneur ?
   — Layelis Ælfwine, dit-elle en serrant la main tendue. Enchantée.
   — Ælfwine, hein ? Alors nous sommes parents !

L’aubergiste éclata de rire. Layelis ne savait pas vraiment comment elle devait réagir. Interrogeant Dornis du regard, celui-ci écarta ses mains avec un air désabusé, semblant vouloir dire qu’elle devrait se débrouiller. Le demi-Elfe se tourna et cria par dessus son épaule.

   — Kateria ! Apporte-nous la bouteille spéciale réunion de famille !


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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:35

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Chapitre 5



Ironforge était une cité impressionnante, creusée à même la montagne, démesurée de gigantisme. Edwin avait peine à croire qu’elle avait été bâtie par et pour des nains, mais plutôt pour des Titans, tant les salles étaient immenses. Il se disait aussi que les nains devaient avoir un complexe de taille à compenser. Toujours était-il que les humains allaient pouvoir goûter à l’hospitalité des nains.

Les blessés avaient été soignés par les médecins et les prêtres de la ville, mais le soldat victime de la première attaque de l’ours avait perdu son bras et plusieurs civils avaient également été amputés à cause de gelures, principalement aux orteils ou aux pieds. Les exilés survivants avaient été logés gracieusement à l’auberge où ils étaient aussi nourris et blanchis... en échange d’une reconnaissance de dette.

Alec avait obtenu une audience au sénat des nains et avait demandé à Edwin de l’accompagner. Tous deux s’y étaient rendus pour avertir les nains et témoigner de ce qu’ils avaient vu à Stormwind. Les deux hommes ne se faisaient pas d’illusion, ils ne pouvaient pas demander aux nains de reprendre Stormwind. Pour eux, la cité humaine était perdue. En revanche, il était fort probable que Ironforge soit la prochaine cible de la Horde des Orcs.

   — Nous savons déjà tout cela, messieurs. Nos éclaireurs nous ont confirmé la chute de la capitale humaine il y a de cela quelques jours.
   — Et qu’allez-vous faire, demanda Alec ?
   — Nos portes d’acier sont infranchissables, répondit l’un des nains. Une fois refermées et scellées, plus rien ne peut les forcer depuis l’extérieur. Nous serrons parfaitement à l’abri sous la montagne.
   — D’ailleurs, ajouta un autre nain, vous seriez plus en sécurité en restant ici plutôt qu’en essayant à tout prix de rejoindre Lordaeron !
   — Soyez assurés que nous apprécions votre offre, dit Alec, mais notre place est auprès des nôtres et de notre prince.
   — Votre fidélité envers le prince Wrynn, votre détermination ainsi que votre courage, est tout à votre honneur, messieurs. Vos blessés pourront rester sous notre protection s’ils le souhaitent. Nous vous fournirons des vivres et une escorte jusqu’au bastion de Menethil d’où vous pourrez rallier le territoire de Lordaeron à Southshore par bateau.
   — C’est plus que nous n’en espérions, dit Edwin. Merci beaucoup.
   — Comprenez que nous aimerions en faire davantage, mais nous avons notre propre défense à assurer.
   — Soyez assuré que nous comprenons et nous vous sommes reconnaissants de tout ce que vous avez fait pour nous, conclut Edwin avant de prendre congé.

Les préparatifs furent terminés en quelques heures et ils purent repartir. Comme convenu, les blessés restèrent à Ironforge en attendant d’être rétablis et une escorte de six gardes nains les accompagna. Glomnir, qui servait de guide, ouvrait la marche, juché sur sa monture, son tromblon à portée de main. Les provisions étaient réparties sur deux béliers, il y aurait de quoi aller jusqu’à Menethil et même au-delà. Ils prirent le chemin du passage de la porte nord, une enfilade d’avant-postes et de tunnels qui serpentaient tout en suivant le dénivelé de la montagne pour rejoindre le nord de Loch Modan et les marais. Après les neiges des majestueuses montagnes des nains, la moiteur des marais infestés de Nagas et de Murlocs offrait un contraste surprenant. Par chance, l’escorte armée et le fait de se déplacer en caravane avaient dissuadé les créatures d’attaquer, celles-ci restant à bonne distance de la route.

   — On dirait bien que ces salles bestioles ont peur de nous, dit Alec.
   — C’est bien ma veine, grommela Glomnir. Un peu d’action ne m’aurait pas déplu !
   — Si c’est de l’action que vous voulez, Glomnir, vous devriez nous accompagner jusqu’à Lordaeron. Je suis certain qu’un bon tireur serait apprécié.
   — La où il y a de la bagarre, il y a souvent un nain, répondit-il ! Que ce soit pour participer ou parce qu’il est à l’origine de la bagarre en question !

Un rire parcourut le groupe, les autres nains semblaient approuver. Ils n’eurent besoin que d’une demi-journée pour atteindre le bastion portuaire de Menethil où il régnait une certaine agitation.

   — Halte ! Qui va là ?
   — Nous sommes des réfugiés de Stormwind, cria Alec ! Nous devons rejoindre Lordaeron !
   — Stormwind ? Vous voulez me faire croire que vous venez d’Elwynn à pied ?
   — Ecoutez, c’est une longue histoire. Je suis Alec Banister, sous lieutenant de l’armée du Roi. Ouvrez-nous et j’expliquerai tout cela au responsable.

Les portes s’ouvrirent et ils purent entrer à l’abri des remparts. Le commandant vint à leur rencontre. C’était un homme à la chevelure grisonnante avec une balafre sur la joue gauche et une mâchoire carrée. Son regard acier perçant évoquait un ciel d’orage.

   — Vous venez de Stormwind, demanda-t-il sans préambule ? Quelle est la situation, là-bas ?
   — Oui, commandant, répondit Alec après un salut militaire. La situation est... catastrophique. Stormwind est tombée.

Le commandant ne semblait pas totalement surpris. Il restait de marbre, en apparence, mais Edwin pu remarquer ses mâchoires se crisper. Il prit quelques secondes avant de reprendre la parole sur un ton songeur.

   — Ceci explique tous ces navires que nous avons aperçus au large il y a quelques jours. Ils filaient vers le nord comme si le néant était à leurs trousses. Et vous, comment avez-vous fui ?

Alec et Edwin relatèrent leur périple au commandant et aux soldats qui s’étaient approchés pour écouter. Edwin fit part de son sentiment de culpabilité dans sa responsabilité pour la mort de plusieurs personnes.

   — Vous avez fait ce qu’il fallait, dit le commandant. D’après ce que vous me dites, il fallait prendre une décision rapidement. Dites-vous que vous seriez peut-être tous morts de froid si vous ne l’aviez pas fait.
   — C’est vrai… mais j’aurais aimé éviter d’avoir autant de morts sur la conscience. Je ne suis pas devenu médecin pour ça.
   — Croyez-en mon expérience, dans une guerre on ne peut pas sauver tout le monde.
   — Et cela ne serait pas arrivé si ces monstres verts n’avaient pas détruit Stormwind, ajouta Alec.
   — Très juste, approuva le commandant.

Il observa le groupe de survivants un moment. Le moral n’avait pas l’air très élevé et la fatigue se lisait sur les visages.

   — Quoi qu’il en soit, reprit-il, il y a un navire de ravitaillement qui doit arriver de Southshore dans trois ou quatre jours, d’ici là vous devriez vous reposer.


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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:35

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Chapitre ⳓ



Ils avaient suivi la route principale jusqu’à arriver en vue du pont qui enjambait la rivière Thondoril et avaient bifurqué au sud pour longer la rive du lac. Il aurait sans doute été plus judicieux de laisser le chariot et de traverser le lac Darrowmere en barque, mais Kael'Dornis tenait absolument à ce que ses précieuses malles viennent avec lui. Dans ses conditions, l’unique voie d’accès terrestre était le pont, à l’extrême sud de la presqu’île.

Un fort de l’armée de Lordaeron occupait la quasi-totalité de l’île. La construction du premier rempart n’était pas encore achevée, mais la caserne, l’écurie et la forge étaient déjà fonctionnelles. A côté de la caserne, tout au nord de l’île et pratiquement au centre lu lac, se dressait une grande tour cylindrique du sommet de laquelle l’on pouvait avoir une vue stratégique des environs. C’était dans cette tour que le monolithe elfique était gardé.

Alors qu’ils s’apprêtaient à franchir le pont qui servait de route entre la presqu’île et la rive du lac, un garde les arrêta.

— Halte ! Ceci est une zone militaire de Lordaeron. Vous n’avez rien à faire ici.
— Nous avons une autorisation, répondit l’Elfe dans un Commun presque sans accent.
— Montrez-moi ça…

Layelis ne connaissait que très peu de mots en langue commune qu’elle n’avait plus parlée depuis la disparition de son père Humain alors qu’elle était enfant. Depuis, le Thalassien était devenu la seule langue qu’elle avait pratiquée. Après vérification de leur autorisation, on les laissa passer et pénétrer dans l’enceinte.

Un aide de camp vint à leur rencontre et conduisit Kael’Dornis qui fut installé dans une chambre confortable dans les quartiers des officiers. Il pourrait ainsi profiter d’un vrai lit et d’une salle de bain privée. Layelis, elle, devrait se contenter d’une tente et d’un lit de camp, tout en bas, entre l’écurie et le terrain de manœuvres. Elle devrait également partager ses repas ainsi que les douches avec les femmes de la caserne, mais cela ne la dérangeait pas.

Le monolithe sacré des Quel’Doreis se trouvait en dessous de la grande tour ou, plus précisément, elle avait été érigée par-dessus. Pour y accéder, il fallait emprunter une suite complexe d’escaliers, de corridors et de passerelles depuis la caserne, puis sur le toit de celle-ci pour ensuite passer directement au dernier étage de la tour avant de redescendre. Ce dédale incompréhensible, et exténuant, était censé protéger le monolithe en ralentissant d’éventuels assaillants. Layelis ne comprenait pas ce qui pouvait empêcher quelqu’un de détruire la tour à sa base purement et simplement. Cependant, une fois arrivé à la grande salle, mieux valait ne rien avoir oublié pour prendre des notes ! Quid des envies pressantes ?

— C’est encore loin, se plaignit Layelis après le cinquième escalier ?
— Cesse donc de geindre, ingrate ! Ne comprends-tu pas le privilège qui t’est accordé en venant ici ?
— Si… Mais on voit bien que ce n’est pas vous qui portez… Monsieur !

Ils arrivèrent enfin dans ce qui ressemblait à une grotte. Au centre, la pierre sacrée était monumentale. Layelis estima ses dimensions à sept mètres de haut pour quatre de large et d’un mètre d’épaisseur, environ. Le monolithe était gravé de centaines de runes ancestrales qui émettaient une lente pulsation lumineuse semblable au rythme d’une respiration. A première vue, il était composé d’un minéral qui ressemblait à du granit. La jeune femme était incapable de dire s’il était enfoncé dans le sol ou simplement posé à sa surface. L’éclairage de la grotte était assuré par des lanternes et des torches qui laissaient dans l’air une odeur âcre de fumée et de suie.

Ils n’étaient pas les seuls à s’intéresser au monolithe. Un peu plus loin, un groupe de trois personnes, dont un Elfe, tous vêtus aux couleurs du Kirin Tor, étudiaient, eux aussi, la relique. Ils saluèrent l’Elfe et Layelis d’un « Sinu a'manore » signifiant « Bienvenue » en Thalassien.

Alors que le mage s’extasiait devant la relique, Layelis, de son côté, put enfin déposer son fardeau, un grand sac à dos en cuir, et commença à en déballer le contenu sur une table. Livres, éprouvettes à échantillons, bouteilles et fioles ainsi que divers objets magiques furent chacun disposés à une place précise. En effet, Kael’Dornis tenait à ce que cela soit aussi fidèle que possible à son bureau à Brume-d’Or.

— Bien ! Commençons sans perdre plus de temps, dit-il avec exitation.


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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:36

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Chapitre 7



Les exilés avaient embarqué sur le navire de ravitaillement qui retournait à Southshore après avoir livré ses marchandises au port du bastion de Menethil. L’escorte Naine était retournée à Ironforge, mais Glomnir était resté avec les Humains, caressant l’espoir d’un peu d’action. La traversée se déroula sans le moindre problème malgré la présence quelques fois de pirates dans les eaux de la baie de Baradin. Le navire ayant déjà livré ses marchandises, le capitaine n’avait vu aucun inconvénient à prendre le groupe. Après tout, c’était toujours mieux que de rentrer à vide ! Glomnir ne supportait pas très bien la houle, à tel point qu’il avait vomi par-dessus bord plusieurs fois.

— Ca ne va pas, Glomnir, s’était moqué Alec ?
— Ca v… Ca va très bien ! Ne pourrait-on pas demander au capitaine de voguer un peu plus droit et p... plat ?
— Je doute que cela soit possible.
— Nous autres, Nains, ne sommes pas faits pour naviguer !
— Et pour quoi donc êtes-vous fait ?
— Nous battre, dit-il en riant avant d'être interrompu par un haut le cœur !
— J’aurai dû m’en douter…

Ils débarquèrent à Southshore après une heure de voyage à peine. La ville n’était pas très grande, mais elle était la plus grande de toute la région de Hillsbrad. Avec sa garnison, elle représentait un point central dans la défense des nombreuses fermes environnantes. De plus, c’était la seule ville portuaire de toute la côte sud de Lordaeron. Edwin savait qu’ils touchaient au but. Il savait qu’à partir de maintenant, il ne leur restait plus beaucoup de routes à parcourir avant d’apercevoir enfin les tours majestueuses de la cité du roi Terenas Menethil II. Oui, Menethil, comme le port fortifié qu’ils venaient de quitter. Avec une telle inspiration pour les noms, il n'était pas étonnant que la capitale porte le même nom que celui du royaume. Il était facile de s'y perdre !

La ville débordait de monde, des pontons encombrés de pêcheurs, à la forge, aux écuries, il y avait fort à parier que l’auberge n’avait plus une seule chambre disponible, car, selon toutes vraisemblances, d’autres humains d’Azeroth étaient déjà arrivés bien avant eux.

— Nous y sommes presque, cria Edwin ! Un dernier effort et, ce soir, nous dormirons tous à Lordaeron, mes amis !

Ils reprirent la route qu’ils suivirent vers l’ouest afin de contourner à la fois les montagnes et le lac Lordamere. La forêt épaisse de pins immenses, des moulins fortifiés, encore des fermes. Comme ils s’y attendaient, la route était très fréquentée et ils croisèrent de nombreux convois de réfugiés, pour la plupart à pied, quelques fois en charrettes. Au loin, entre deux collines et une foison d’arbres, ils pouvaient distinguer l’incroyable flèche de la Citadelle Pourpre, siège du Kirin Tor, haut lieu de magie arcanique, à plus d’un titre ! Puis, après le passage d’une rivière, ils purent enfin admirer la magnifique cité se refléter dans les eaux du lac. Il s’agissait déjà d’une grande cité, mais nul doute qu’elle allait encore évoluer et s’agrandira avec ce flot d’humains, toute cette main-d’œuvre et ces bouches à nourrir. Devant la ville, des milliers de personnes s’entassaient dans un camp qu’on pouvait deviner avoir été établis dans l’urgence. Le village de Brill était comme englouti par le campement tant Lordaeron était saturée de réfugiés arrivés depuis plusieurs jours. Il faudrait sans doute agrandir la ville et trouver de quoi loger toutes ces personnes.

Les survivants civils du petit groupe vinrent chaleureusement remercier les deux hommes avant de se disperser dans la foule et il ne resta bientôt plus qu’Edwin, Alec et Glomnir.

— Hm. Ca ne sent pas bon, dit Edwin.
— C’est vrai que ça pue, acquiesça Glomnir en grimaçant. Ca ne m’étonne pas qu’autant de monde s’en aille !
— Non… Enfin, si… Mais je ne parlais pas de ça, bougre d’âne ! Je voulais parler de tous ces gens regroupés. Rien de tel pour déclencher une épidémie bien contagieuse, dit-il plus bas. Choléra, variole, peste… si ce ne sont pas les Orcs qui nous tuent, il se pourrait que cela soit une de ces maladies qui ait notre peau, finalement.
— Tu as le don pour rassurer les gens, toi, dit Alec.

Edwin haussa les épaules et regarda autour de lui. Il ne semblait pas d’humeur à plaisanter.

— Mettons-nous un peu à l’écart, dit-il après un instant en montrant une grange plus au nord.
— Tu crois que ça va suffire à nous protéger, demanda Alec ?
— Non, mais au moins, nous nous éloignons de cette odeur de pisse et de merde.

Le fermier leur donna l’autorisation d’utiliser sa grange. En échange, ils devraient lui rendre quelques services alentours. Glomnir se fit une joie d’aller s’occuper de Gnols un peu trop envahissants. Le lendemain, Edwin et Alec allèrent faire leur rapport et se mirent à la disposition de ce qu’il restait de l’armée. Alec fut envoyé dans une escouade de patrouilleurs affectée à la surveillance des frontières tandis qu’Edwin fut rattaché à l’hôpital de campagne. Glomnir pourrait rester et être embauché en qualité d’éclaireur et de chasseur freelance, car, outre les Gnols, la forêt grouillait de loups.


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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 11 Aoû - 23:37

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Chapitre ∞



Layelis et Kael’Dornis étaient restés plus d’une semaine à étudier le monolithe de Caer Darrow et le moment de repartir était venu, au grand soulagement de la demie-Elfe. Les malles de voyage étaient pleines d’échantillons de sol et de plantes de la grotte, de centaines de pages de notes. Kael’Dornis était même allé jusqu’à prendre le risque de prélever discrètement un fragment de pierre noire à l’aide d’un petit piolet de bijoutier. Hélas pour Kael’Dornis, l’un des mages du Kirin Tor l’avait surpris sans toutefois le dénoncer.

A la fin de la journée, celui-ci était venu le voir et ils avaient discuté un moment. Layelis les observait sans parvenir à comprendre ce qu’ils se disaient. Lorsque l’homme en robe pourpre fut reparti, le mage Elfe paraissait troublé, anxieux ou nerveux... ou les trois à la fois. Layelis attendit un peu avant de lui apporter une tasse d’infusion préparée avec les dernières feuilles de chardon sanglant, une plante qui ne pousse que dans le bois des chants éternels. Les provisions n’avaient pas tenu bien longtemps malgré les efforts de la jeune femme pour les faire durer autant que possible. Ce n’était pas pour elle-même, mais elle savait que le mage deviendrait d’humeur exécrable dé lors qu’il n’aurait plus ses aliments préférés, comme un enfant capricieux.

— Il y a un problème, Monsieur ?
— Je ne sais pas, dit-il d’un air songeur. Nous sommes invités à Dalaran.
— Dalaran ?! C’est plutôt une bonne nouvelle, non ?
— Eh bien… oui, je suppose que oui. Ils m’ont proposé de comparer nos travaux sur le Monolithe Sacré.

Elle attendait la suite, mais il n’avait plus parlé, absorbé dans ses pensées. Layelis l’avait laissé tranquille et s’était attelée au rangement en vue de leur départ imminant. Une fois le pont franchi, ils prirent la direction du sud, vers Nid-de-l’Aigle, en empruntant un chemin étroit qui serpentait entre deux flancs de montagne. Il y avait de nombreux griffons sauvages et bon nombre de créatures inconnues pour Layelis. Alors qu’ils traversaient le bas du village, Layelis s’étonna d’y voir quelques Quel’Doreis se mêler aux Nains.

— J’ignorais qu’il y avait des Elfes aussi loin dans les terres, dit-elle.
— Nous avons une base dans la région, Quel’Danil.
— Vous ne voulez pas que nous y allions faire le plein de provisions ?
— C’est tentant, mais nous avons encore une longue route et j’aimerais m’acquitter de cette tâche rapidement.

Une nouvelle route sinueuse et un tunnel les menèrent au Fort-de-Durn, dans Hillsbrad. Après avoir traversé un pont, Layelis stoppa la charrette à un embranchement. Un poteau indicateur en bois portait des flèches avec des noms de villes peintes dessus. On pouvait y lire : « Lordaeron », « Alterac » ou encore « Southshore », mais pas de « Dalaran ».

— A votre avis ? Faut-il continuer sur la route de gauche ou celle de droite ?
— Hmm… je ne sais pas, répondit Kael’Dornis l’air embarrassé.
— Vous ne savez pas ? C’est vous qui avez l’habitude de voyager !
— Je ne suis jamais venu jusqu’ici, dit-il en regardant les alentours.
— Vous voulez dire que nous sommes perdus, c’est ça ? Donnez-moi la carte, dit-elle en tendant la main nerveusement…
— Je n’en ai pas…
— Qu… QUOI ?!

L’énergie bleue de son regard devint intense alors qu’elle avait hurlé sur le mage. Son sang n’avait fait qu’un tour. Layelis dut faire un effort afin de se contrôler et ne pas insulter copieusement l’Elfe, elle devait rester à sa place. Celui-ci resta impassible.

— Je n’avais pas prévu ce détour à Dalaran et je connais le chemin pour Caer Darrow. C’était amplement suffisant et ne nécessitait aucunement d’emporter une carte. Tu n’as qu’à décider, je te laisse choisir. Quelle route est la bonne, à ton avis ?

Le détachement de Dornis avait le don d’exaspérer encore davantage Layelis. Elle regarda les panneaux et les environs avant de faire son choix. Sur la gauche, la route semblait plus plate, bien plus praticables avec le chariot qui commençait à donner des signes d’usure. Sur la droite, le chemin remontait en pente vers des montagnes enneigées. Elle n’avait pas la moindre idée de l’orientation à prendre, mais il fallait faire un choix.

— A gauche.
— Alors nous irons à droite.
— Bien... Monsieur, fit-elle sur un ton glacial.

Le chariot bifurqua vers le nord et les montagnes d’Alterac. La route longeait le flanc d’une haute colline parsemée de pins et de rochers. Plus loin, sur la droite, on pouvait voir un grand corps de ferme, ou un petit village, avec des champs, une grange et un moulin. Alors qu’ils avançaient, le chemin se faisait plus pentu et bordé de collines et de roches des deux côtés. L’endroit était parfait pour une embuscade, mais, après les précédents défilés et autres gorges, cela ne semblait être qu’une route de montagne de plus.

C’est alors qu’ils s’engageaient entre deux collines qu’un groupe de Trolls apparut, sortants de leurs cachettes derrière les arbres, les rochers, le surplomb des hauteurs. Layelis connaissait les Trolls des forêts de la tribu Amani et leur cité, Tor’Watha, à l’est de son village, mais ceux-là étaient différents.

Tout se précipita. Kael’Dornis fut le premier à réagir en créant un mur de flammes entre eux et leurs assaillants tandis que les premières flèches vinrent se planter dans le bois du véhicule. Les deux faucons-pérégrins s’affolaient, pris de panique à cause des flammes et des cris de guerre des Trolls, et tiraient tant qu’ils pouvaient sur leurs harnachements alors que Layelis essayait de les contrôler, cramponnée aux brides. Elle reçut une flèche dans la cuisse gauche, une autre dans l’épaule droite. Les premiers Trolls arrivèrent au contact en contournant le mur de défense magique, brandissant des haches de jet ou des lances. Les boules de feu crépitaient dans les mains du mage et celles-ci explosaient en touchant leurs cibles, mais les Trolls étaient bien trop nombreux.

— Sauve-toi ! Je m’en occupe, cria-t-il !

Soudain, une explosion plus forte que les autres renversa le chariot ! Les attaches des montures se brisèrent et les deux occupants, ainsi que tout ce qui se trouvait sur la plateforme, furent projetés au sol. Des centaines de pages de notes volèrent, des fioles d’échantillons se brisèrent, les vêtements s’éparpillèrent alors que les malles s’étaient ouvertes sous le choc. Les oreilles de la jeune femme sifflaient. Elle était sonnée, mais elle n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer. Layelis reconnut devant elle le fragment du monolithe. Elle n’eut que le temps de tendre la main pour s’en saisir fermement qu’elle se sentit brusquement tirée par l’autre bras. Dans la panique, les faucons-pérégrins s’enfuirent au galop et Layelis avait la main prise dans les rênes de l’un d’eux, la sangle de cuir enroulée autour de son poignet.

Sa monture filait droit vers le sud, aussi loin et aussi vite qu’il lui était possible de courir, traversant les champs, sautant par-dessus les barrières et fonçant au travers des buissons sans même ralentir. La jeune femme était trainée et ballottée derrière l’animal affolé sans pouvoir se libérer. Layelis sentit des os craquer en heurtant un rocher, un tronc d’arbre. Elle entendit des cris en langue humaine provenant de voix différentes. Elle ne comprenait pas, mais elle savait reconnaître un ordre.

— Lâchez, lui criait-on !

Un claquement retenti, un coup de feu, puis, le bruit sourd d’une chute. L’animal s’était arrêté et avait fini sa course en s’effondrant dans une glissade en plein milieu de Southshore. Glomnir venait d’abattre le faucon-pérégrins pour sauver la jeune demi-Elfe qui perdit connaissance l’instant d’après.

— Vite ! Un médecin ! Faites venir un médecin, hurlait-il à la foule qui s’approchait !
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyMar 13 Aoû - 2:25

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Chapitre ੭




Un jeune garçon était venu chercher Edwin en plein milieu du repas servi sous la grande tente. Celui-ci était essoufflé, il ne devait pas avoir plus de la vingtaine. Edwin comprit, entre deux goulées d’air, qu’il venait de Southshore en griffon et qu’il l’avait cherché dans tout le campement pour porter secours à une femme grièvement blessée.

— Mais il n’y a pas déjà un médecin à Southshore, demanda-t-il ?
— Si, c’est lui qui m’envoie… et le Nain aussi. Ils m’ont dit de venir chercher Edwin. Le garde, là-bas, m’a dit que c’est vous.
— Oui, oui, c’est bien moi. Le Nain ? Tu veux parler de Glomnir ?
— Je ne sais pas, monsieur. Il a une longue barbe, un gros mouton et un fusil. Il tire, d’ailleurs, drôlement bien ! L’espèce de grosse dinde est tombée d’un seul tir !
— Une grosse dinde ? Ce n’est pas très correct de parler ainsi de la patiente, et je ne suis pas vétérinaire dans le cas contraire !
— La… Mais non ! Il faut y aller, docteur, c’est urgent ! Je suis venu en griffon, il est prêt à repartir, il nous attend.
— D’accord, d’accord… j’imagine que je comprendrai le fin mot de l’histoire une fois là-bas.

Edwin alla chercher sa sacoche contenant tout le nécessaire à une intervention de fortune et il rejoignit le maître des griffons. Par chance pour la victime, le vol en griffon entre Lordaeron et Southshore était très rapide et il fut sur place en seulement quelques minutes. A peine eut-il mis pied à terre que Glomnir se précipita sur lui.

— Eh bien, tu en as mis du temps ! J’avais pourtant dit au garçon que c’était urgent !
— Désolé, mais je n’ai pas compris tout ce qu’il me disait. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de dinde ?
— On n’a pas le temps de discutailler volaille ! Suis-moi !

Glomnir conduisit Edwin jusqu’à l’auberge. Le garde à l’entrée s’écarta pour les laisser passer en voyant le nain revenir avec le médecin militaire. A l’intérieur, dans la salle principale, des femmes allaient et venaient en portant des tissus rouges de sang, d’autres tissus propres ou des bassines d’eau depuis les cuisines. On eut dit une scène d’horreur ou d’accouchement extrêmement difficile. Ils trouvèrent le médecin local affairé à maintenir Layelis en vie en faisant un point de compression à l’endroit d’une hémorragie. La jeune femme était étendue sur l’une des grandes tables de la salle à manger. Il y avait beaucoup de sang, aussi bien sur la table que sur le sol pavé et paillé. Elle était quasi-nue, avec, pour seul vêtement, un drap taché de sang jeté en travers de la table pour préserver son intimité des regards. Elle était inconsciente et l’image rappela une autopsie à Edwin qui était habitué à voir et à soigner des blessures impressionnantes.

— Ah, vous voilà. Docteur Moor, mais vous pouvez m’appeler Folley. Désolé de ne pas vous serrer la main.
— En quoi puis-je vous être utile, Docteur ?

Edwin retira sa veste, retroussa les manches de sa chemise et se nettoya les mains tandis que Folley lui expliquait la situation.

— Comme vous me voyez là, je tente de stopper une hémorragie. Une artère est partiellement sectionnée. Je fais de mon mieux pour qu’elle ne se vide pas de son sang. Pour couronner le tout, on dirait que ça ne coagule pas bien.
— Très bien, je sais quoi faire.

Edwin prit ce dont il avait besoin dans sa sacoche et commença immédiatement à travailler.

— Alors, reprit Edwin tout en opérant, comment est-ce arrivé ?
— Cette charmante beauté Elfe est restée accrochée aux rênes de sa monture en plein galop. Elle a dû se faire pas mal chahuter, à en juger ses blessures. Heureusement que votre ami est un tireur d’élite sinon elle aurait fini dans l’estomac d’un ours ou pire, chez les Murlocs.
— Pouah ! Qui sait ce qu’ils auraient fait d’elle, fit l’intéressé !
— Outre les écorchures et autres plaies superficielles ? Plusieurs côtes cassées, le fémur droit fracturé, et une pointe de flèche dans l’épaule droite et la cuisse gauche.
— Des flèches ? On l’aurait attaquée ?
— Il semblerait. Il faudra lui demander quand elle se réveillera. Pour le moment, je la maintiens endormie, c’est mieux pour tout le monde. J’ai pratiqué les premiers soins, mais pour le reste c’est au-delà de mes compétences et le Nain m’a assuré que vous êtes un as.
— Le Nain, il a un nom, j’te signale, toubib, dit ce dernier !
— Je vais faire ce qu’il faut pour essayer de la sauver, dit gravement Edwin. Cependant… était-ce bien nécessaire de lui retirer tous ses vêtements ?

Folley fixa longuement le corps dénudé de la jeune demie-Elfe allongé sur la table et il eut comme une absence. Il se rinçait l’œil sans même faire semblant, quand bien même avait-il les deux mains maculées du sang de Layelis. Aux yeux d’Edwin, il était évident que de telles blessures ne justifiaient en aucun cas de la déshabiller totalement, sous-vêtements compris.

— Eh bien… oui. Pour la science, bien sûr !
— Ce type est un sale pervers, ouais ! C’est tout, enchérit Glomnir !
— N’est-elle pas délicieuse, reprit Folley ? C’est la première Elfe que je vois… d’aussi près.
— Nous reparlerons de cela, Folley…

[Récit] Famille Ethael Separateur

L’opération s’était bien déroulée et Layelis avait été transportée dans l’une des chambres à l’étage de l’auberge. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle vit Edwin assis dans un fauteuil à côté de son lit, à demi somnolent. Il avait les traits tirés, il avait opéré la jeune femme une bonne partie de la nuit et l’avait veillée le reste. Le bras gauche du médecin était relié à une bombonne en verre par un tube souple, lui-même relié par un second tube au bras droit de la métisse et ainsi transfusé du sang de l’un à l’autre. Elle était couverte de bandages, ce qui la faisait ressembler à une momie, et un atèle était posé sur sa cuisse. Alors qu’elle essaya de bouger, une douleur dans tout son corps la rappela immédiatement à l’ordre en lui arrachant un gémissement qui éveilla le médecin.

— N’essayez pas de vous lever, vos coutures sont fraîches et vous avez des côtes cassées. S’il vous faut quelque chose…

Layelis le fixa un moment avant de répondre, mais en Thalassien.

— Ah… Voilà qui va légèrement compliquer les choses, reprit-il dans un soupir. Et je doute qu’il y ait un interprète dans le coin.
Layelis répéta la même phrase, du moins c’est ce qu’il sembla à Edwin.
— Vous ne me comprenez pas… Oui, éh bien nous sommes deux, sourit-il. Moi… Edwin. Ed-win, fit-il en détachant les syllabes, une main sur son torse. Et vous ?

Il la désignait, fit une pause et répéta jusqu’à ce qu’elle comprenne et dise son nom.

— Layelis ? Enchanté de vous connaître, Layelis.

Ils restèrent plusieurs secondes à se fixer l’un l’autre, comme si un dialogue muet s’échangeait par leurs regards.

— Hm, bien… Vous devez avoir soif. Vous voulez boire ? Boire ? De l’eau ?

Il mima le geste et désigna le verre et la carafe posés sur la table de nuit.

— Osa, dit-elle en hochant la tête.
— Osa ? Ca veut dire « oui » ou « eau » ?
— Osa, répéta-t-elle avec un air circonspect.

Elle hocha de nouveau la tête avec insistance.

— Ca doit vouloir dire « oui ». On avance… C’est ma première leçon de langue Elfique, dit-il en lui souriant.

Edwin remplit le verre d’eau, ajouta une paille en tige de roseau pour qu’elle ne fasse pas d’effort inutile et pris place sur le bord du lit afin de l’aider à boire. Layelis but longuement, puis, une fois désaltérée, elle montra la canule dans son bras et la perfusion.

— Ho, ça… Vous avez perdu beaucoup de sang et il se trouve que j’ai ce qu’on appelle un sang universel. Du moins pour certaines races, disons. A vrai dire… je n’étais pas sûr de ne pas vous tuer, mais vous alliez probablement y rester si je n’essayais pas et... vous n’avez pas compris un traitre mot de ce que je viens de dire, n’est-ce pas ?

Layelis le regardait avec les yeux grands ouverts comme des soucoupes. Elle n’avait, effectivement, rien compris. Ils allaient devoir avancer étape par étape s’ils voulaient pouvoir communiquer, et cela prendrait du temps, beaucoup de temps. Edwin pouvait dire adieu à l’explication quant à ce qu’il s’était passé.

— Ce n’est pas grave, reprit-il d’un ton rassurant.

Il posa le dos de sa main sur le font de Layelis puis il prit son pouls, il nota que celui-ci était rapide, avant de se relever. Il retira ensuite les deux perfusions et appliqua un petit pansement.

— Voilà, comme ceci, j’en ai un aussi. Pas de jaloux. Reposez-vous, je reviendrai vous voir tout à l’heure.

Edwin fit mine de dormir, fermant les yeux et penchant la tête de côté. Pour ajouter au réalisme, il alla jusqu’à imiter un ronflement. Cela ne manqua pas de la faire pouffer de rire. Il tourna les talons et s’apprêtait à sortir lorsqu’elle l’appela.

— Ed’win. Fallah’diel, dit-elle en inclinant la tête.
— Eh bien… de rien. Je crois.


Dernière édition par Silwenne Ethael le Jeu 22 Aoû - 14:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyJeu 15 Aoû - 23:55

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Chapitre Ю



Durant les semaines et les mois qui suivirent, Edwin et Layelis avaient commencé à s’apprendre mutuellement la langue de l’autre et, petit à petit, ils étaient parvenus tant bien que mal à se comprendre. Certes, il demeurait de nombreuses lacunes, notamment en ce qui concernait les mots d’argot ou familiers qu’elle pouvait entendre et qu’elle répétait sans nuance, mais le plus important était qu’ils communiquaient. Grâce aux soins quotidiens prodigués par Edwin, un habile mélange de médecine et de Lumière, la jeune demi-Elfe s’était rapidement remise de ses blessures. La jeune femme garderait quelques séquelles et des cicatrices en souvenir, mais elle était en vie. Glomnir passait régulièrement prendre de ses nouvelles. Il paraîtrait même qu’après chacune de ses visites, un petit bouquet de fleurs sauvages trônait dans un vase posé sur la table de nuit.

Finalement, elle était parvenue à expliquer son périple ainsi que sa mésaventure avec les Trolls et elle n’eut aucun mal à convaincre le Magistrat Maleb qu’il serait prudent d’aller sur place pour s’assurer que la ville était en sécurité et ne risquait pas d’être la prochaine cible. Layelis avait alors conduit des gardes de la ville jusqu’au lieu de l’embuscade, mais, mis à part quelques indices de combats et des marques de brûlures sur le sol et les rochers, il n’y avait pas la moindre trace de Kael’Dornis, du chariot ni même un cadavre de Troll. Il n’y avait aucun moyen de savoir ce qu’il était advenu du mage, ne serait-ce que s’il avait survécu. C’était comme si rien ne s’était passé et, s’il n’y avait eu les flèches dans le corps de Layelis, il eut été difficile de croire que l’attaque ait eu lieu. Malgré tout, les témoignages d’employés de la ferme du Moulin de Tarren étayèrent les déclarations de la jeune femme.

Layelis et Edwin s’étaient rapidement pris d’amitié l’un pour l’autre, jusqu’à ce que cette imitée se mue progressivement en des sentiments plus forts. Ce n’était pas qu’une simple attirance physique, il s’agissait d’un véritable attachement. Bien que le métissage avait admirablement bien fait les choses et que Layelis était une très belle femme, elle était pleine d’esprit et intelligente, un cocktail qui ne pouvait que séduire Edwin. A vrai dire, il avait été conquis dé le premier jour dans sa chambre. Pour un regard extérieur non familier de la longévité des Elfes, elle semblait beaucoup plus jeune que lui alors que, dans les faits, ils n’avaient que quelques années d’écart et c’était elle la plus âgée.

Par un bel après-midi ensoleillé, ils étaient partis pique-niquer au bord de la rivière. L’ombre d’un grand arbre les protégeait de la chaleur du soleil alors que l’eau leur offrait sa fraîcheur. Une brise légère et tiède faisait onduler l’herbe tendre, les fougères et les graminées, poussait lentement quelques nuages tels des moutons paresseux. Les papillons voletaient autour d’eux de fleur en fleur, les oiseaux chantaient. Bref, ils vivaient un moment parfait, idéal, idyllique. C’est ce moment que choisit Edwin pour sortir une boite en bois de forme carrée et relativement plate de sa besace. Elle était ornée d’un ruban de couleur bleue qui n’était pas sans rappeler la lueur dans les yeux de la jeune femme. Il lui tendit avec un sourire gêné. Elle rougit.

— Pour moi, dit-elle ?
— Hm-hm.

Layelis prit le paquet et tira sur le nœud du ruban en lançant un regard complice au médecin qui rougit à son tour, mais elle ne l’ouvrit pas aussitôt et posa une main à plat dessus, préférant prendre son temps.

— C’est premier cadeau. C’est moment impotent.

Edwin se retint de relever la faute de prononciation, se contentant de sourire. Layelis en commettait encore souvent, mais il trouvait cela charmant.

— Vraiment ? On ne vous a jamais rien offert ?
— Jamais, sauf…

Layelis marqua une pause pour chercher les mots qu’elle voulait dire en langue commune. Ne trouvant pas, elle les prononça en Thalassien.

— Minn’da et ann’da ?
— Euh… Je ne vois pas, dit Edwin d’un air désolé.
— Papa et maman, dit-elle dans une fulgurance !
— Ah, vos parents. C’est le mot pour parler de son père et de sa mère à la fois, un seul mot pour les deux.
— Parents ?
— C’est ça.
— Bon… Je aller.

Elle prit une courte inspiration et retint son souffle avant d’ouvrir le coffret. A l’intérieur, posé sur un écrin de velours de la même teinte que le ruban, se trouvait le fragment de monolithe qu’Edwin avait pris soin de faire monter en pendentif au bout d’une fine chaîne d’or.

— Ho ! Je croire perdu !
— Vous le seriez si fort dans votre main que je me suis dit que cela devait être important pour vous.
— Merci ! Vous aider ?

Edwin se leva et vint se placer derrière la demi-Elfe qui relevait sa chevelure rousse afin de dégager son cou dans un mouvement délicat. Il passa le collier et s’assura que le fermoir était bien positionné. Une fois la chaîne en place, il se pencha et ne put s’empêcher de humer le parfum de sa peau avant de déposer un léger baiser sur sa nuque. La jeune femme rougit de plus belle. Jamais quelqu’un ne lui avait prêté autant de charmantes attentions pendant toute sa vie que l’humain durant ces quelques mois et n’avait encore moins osé l’embrasser, fût-ce dans le cou. Elle se tourna rapidement sous l’effet de la surprise et le fixa.

— P… pourquoi, balbutia-t-elle ?
— Tout simplement parce que vous me plaisez, Layelis. Mais… pardonnez-moi, je pensais cela réciproque, je n’aurais peut-être pas dû.

Il était sur le point de se relever lorsqu’elle le retint par la main et, comme tous corps qui soumis à une attraction mutuelle finissent inévitablement, sans perturbation extérieure, par entrer en contact, elle approcha son visage de celui d’Edwin et vint presser ses lèvres contre les siennes. Le temps paru s’arrêter, instant de grâce fragile suspendu, et même la nature sembla faire silence autour d’eux. Alors que leur baiser prenait fin, Edwin murmura.

— Alors, ainsi, vous aussi vous m’aimez ?
— Oui… pépé, répondit-elle langoureusement.

Edwin manqua de s’étrangler et éclata d’un rire franc et fort. Layelis ne comprenait pas pourquoi il s’esclaffait de la sorte aussi brusquement. Qu’avait-elle donc dit de si drôle ? Est-ce qu’il se moquait ? Edwin vit la moue boudeuse de Layelis et l’embrassa à son tour, longuement, mettant fin aux interrogations de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 18 Aoû - 3:03

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Chapitre ∬



Pour répondre à la menace de la Horde des Orcs qui avait repris sa progression toujours plus vers nord, les peuples Humains, Nains, Gnomes et Hauts-Elfes, obligés de respecter leur serment, s’étaient regroupés pour former l’Alliance de Lordaeron sous le commandement du chevalier Anduin Lothar. Lordaeron était logiquement devenue la nouvelle capitale des Hommes, grouillante de vie, une ville en constante effervescence et incroyablement cosmopolite du fait de la présence des races de l’Alliance dans et autour de la cité. De grandes armées avaient été constituées, des patrouilles sillonnaient tout le continent et surveillaient les frontières ainsi que les endroits stratégiques.

De leur côté, Layelis et Edwin avaient, depuis quelque temps, emménagé ensemble dans une petite maison de Southshore où ils vivaient en couple non marié, ce qui n’était pas du goût de tout le monde à Southshore. Layelis était tombée enceinte peu de temps après et, s’il n’y avait eu la guerre qui couvait, ils auraient sans doute été au comble du bonheur. A quatre mois de grossesse, son ventre s’arrondissait, si bien qu’elle commençait à avoir du mal à le cacher si cela s’était avéré nécessaire. Glmonir et Alec passaient leur rendre visite de temps à autre et, un jour qu’ils étaient là tous les deux, le sujet de la guerre vint immanquablement dans la discussion.

— Et toi, Edwin, dit Alec, ne vas-tu pas rejoindre l’hôpital de Lordaeron avant que les combats ne commencent ?
— Tu sais, ce conflit ne me concerne pas. Ne pourrait-on pas discuter avec eux et leur donner un petit territoire où ils puissent s’installer ? Tout le monde y gagnerait, au lieu de s’entre-tuer.
— Ca ne te concerne pas ?! Bon sang, Edwin ! Ils ont détruit Stormewind ! Pillés des villages et massacrés des innocents ! Tu l’as vu comme moi, non ? Tu y étais ! Que te faut-il de plus pour que tu te sentes concerné ?
— J’ai vu bien assez de carnages dans ma vie, je suis fatigué et puis… je vais être père.

Layelis et Glomnir assistaient à la scène sans oser intervenir, regardant l’un et l’autre des interlocuteurs tour à tour. Le Nain ouvrit la bouche pour féliciter les futurs parents, mais, ne parvenant pas à interrompre les deux hommes, il se ravisa en marmonnant et en se trémoussant sur sa chaise, contrarié.

— A la bonne heure ! Non pas que je ne sois pas très heureux pour vous, cela va sans dire, mais tu crois que cela va les arrêter ou les empêcher de vous tuer ?
— Sans doute pas, c’est pourquoi nous avons décidé de nous éloigner du front, au moins le temps que les choses se calment.
— Que les choses se calment…

Alec soupira profondément. Il semblait très déçu du choix de son ami.

— Tu sais que je pourrais te dénoncer pour désertion ? Je ne le ferai pas, rassurez-vous, dit-il en levant une main, nous sommes amis bien que je ne comprenne pas totalement ta décision. Ton aide nous aurait pourtant été très utile, ne serait-ce qu’à l’arrière des lignes pour soigner les blessés. Et toi, Glomnir ?
— Je dois partir pour Nid-de-l’Aigle dans semaines pour escorter un convoi de médicaments. Ce n’est pas pour les Nains, nous ne sommes jamais malades ! C’est pour les Griffons. Il paraît qu’ils ont chopé une saloperie qui leur donne de la fièvre et les rend agressifs, comme par hasard !
— Voilà qui est inquiétant, en effet, souligna Edwin. Si l’armée perd l’appui des airs…
— Ca promet d’être bien plus compliqué, opina Alec.
— Je être déjà allée là-bas, dit Layelis. Il y a un… avant-poste ? Quel’Danil ça appelle, un village Quel’dorei.
— Ouais, j’connais le gîte de Quel’machin, là, fit Glomnir. C’est cossu, c’est sûr, mais ça vaut pas les maisons Naines en bonnes grosses pierres ! Village est un bien grand mot, à vrai dire. C’est plus une grande maison qu’un village. Un peu comme une auberge, quoi !
— Une auberge, demanda Edwin à sa compagne ? Penses-tu qu’ils accepteraient la présence d’un Humain ?
— Vous comptez vous cacher chez les Elfes, dit Alec qui revenait à la charge ?
— Et pourquoi pas ? Il n’y a pas de honte à avoir à ne pas vouloir se battre et tuer son prochain, dit Edwin avec aplomb.

Alec n’insista pas. Il ne partageait pas les convictions de son ami, mais il pouvait le comprendre, surtout vu sa situation.

— Si vous décidez d’aller là-bas, reprit Glomnir, ça serait peut-être plus prudent d’y aller avec mon escorte.
— Qu’en penses-tu, chérie, demanda Edwin ?
— Je ne pas être sûre que les non Quel’Doreis sont bien accueillis, mais peut-être avec alliance ça a changé. Toujours bien avoir homme médecin pas loin, au cas où.
— Bin ouais ! Et comme ça, en plus, tu pourras jeter un œil aux Griffons, ajouta Glomnir !
— Mais tu serais d’accord pour partir nous y installer... s’ils nous acceptent ?

Layelis dodelina du chef. Elle n’était pas très enthousiaste à l’idée de retourner auprès des Hauts-Elfes envers qui elle avait une certaine appréhension. Elle posa une main sur la courbe de son ventre.

— Pour elle, oui.
— Elle, dirent-ils tous en cœur ?
— Comment peux-tu être sûre que c’est une fille, se moqua Edwin très terre à terre ?
— Une femme sentir ces choses, dit-elle simplement avec un petit sourire en coin.
— Ha ! Toutes les bonnes femmes disent ça, rit le Nain !
— Il y a aussi des femmes Naines, demanda Alec, incertain ?
— Bah ouais ! Qu’est-ce que tu crois ? Que les Nains naissent dans les mines en creusant dans une veine de bébés Nains ?
— Et vos femmes, elles portent la barbe aussi ?
— Mais t’es idiot ou t’as été fini à la mauvaise bière ?! Bien sûr que non ! C’est des femmes !

Tous éclatèrent de rire, mais Glomnir mit un certain temps avant de finalement se laisser aller et imiter ses amis et ils trinquèrent ensemble en riant de bon cœur. C’était quelques jours avant le début officiel de la deuxième guerre contre la Horde.
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyJeu 22 Aoû - 14:54

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Chapitre ߗϨ



Ils étaient arrivés aux Hinterlands sans encombre escortés de Glomnir et de ses Nains mercenaires. Les Hauts-Elfes du gîte de Quel’Danil ne les avaient pas accueillis à bras ouverts, mais ils ne les avaient pas jetés à la rue non plus. Une politesse de rigueur à la fois dictée par la vocation de refuge du lieu et sans doute aussi par le fait que Layelis fut enceinte. Ils furent hébergés ainsi le temps nécessaire pour que le couple se fasse bâtir une petite maison bien à eux. Fort heureusement, les Nains de Nid-de-l’Aigle étaient de bons bâtisseurs et, grâce à leur aide et à leurs ressources, en reconnaissance des soins apportés par Edwin aux griffons, la construction ne prit pas plus qu’une poignée de semaines. Le résultat était assez surprenant, son esthétisme alliant à la fois des inspirations humaines, naines et Elfes.

L’édifice avait été réalisé avec une partie réservée à une utilisation en cabinet médical qui était attenant à l’habitation de façon à pouvoir recevoir en consultation les habitants de la région. Le jardin était quant à lui le domaine de Layelis. Une grande partie de celui-ci était dédiée à la culture de plantes médicinales tandis qu’une autre servait de potager pour la famille. Il n’y avait pas de jardin d’agrément qui se serait avéré inutile tant la nature environnante était omniprésente. Le paysage se composait de montagnes escarpées que des nuages venaient caresser, de collines et de forêts d’un vert profond. Un peu plus loin à l’est, une cité Troll nommée Jinta’alore, enchâssée dans entre deux montagnes, dominait une grande falaise qui surplombait l’océan.

Au bout de quelques mois, le cabinet d’Edwin fonctionnait bien et, s’il n’y avait eu la guerre, sa renommée se serait même étendue aux régions avoisinantes telles que Hillsbrad et Eastweald. Bien évidemment, la grande majorité de ses patients étaient surtout composée de Nains de Nid-de-l’Aigle et des blessés du front contre la Horde. Edwin n’avait pas pris de position ferme pour un camp en particulier et il était prêt à soigner un Orc si l’occasion se présentait. Il était de nature pacifique, mais il aurait été capable de tout pour protéger sa famille. Layelis avait un avis encore plus tranché et elle affirmait que toutes les formes de vie animées méritaient de vivre, et cela incluait les animaux domestiques qu’elle refusait de tuer et de consommer pour se nourrir.

La vie s’écoulait paisiblement pour Edwin et Layelis qui arrivait progressivement au terme de sa grossesse. Un soir, ils furent invités à se rendre à une réception organisée par leurs voisins Quel’doreis à l’occasion de la fêter du Voile d’Hiver, le 21e jour du douzième mois qui tombait au même moment que le solstice. La fête battait son plein. Les invités se pressaient devant les tables des buffets garnis de mets aussi bien Elfes que Nains, un orchestre jouait de la musique et tout le monde semblait joyeux, heureux de se détendre, de passer un bon moment de convivialité et de penser à autre chose alors que les combats faisaient toujours rage plus au sud. Le maître des lieux était venu les accueillir en personne sur le perron.

— Sinu a’manore. Soyez les bienvenus, très chers et estimés voisins, dit-il sans une once d’accent.
— Sinu a’manore, ambassadeur Dustblade, dit simplement Layelis en inclinant la tête.
— Merci de cet accueil, ambassadeur, joyeux voile d’hiver, répondit Edwin.
— Joyeux voile d’hiver à vous deux… vous trois, devrais-je dire ! Ma chère, vous respandissez de jour en jour ! Belore personnifiée ! A moins que ce ne soit une pleine lune ? Comment se porte la future Minn’da ?
— En pleine forme, si ce n’est que j’ai l’impression que je vais exploser à chaque instant et de peser le double de mon poids.
— Une forme très ronde, en tout cas. Mais entrez donc, considérez cette maison comme la vôtre, dit l’ambassadeur en leur cédant le passage.

Le couple se mêla aux invités, bien décidés à faire acte de présence tant que Layelis tiendrait le coup. Après tout, ce n’était pas si souvent qu’ils étaient invités à Quel’danil et cette soirée festive était une parfaite occasion de se faire des contacts autant professionnels que diplomatiques. On serrait des mains, on faisait des sourires. Layelis détestait les faux-semblants et l’hypocrisie, elle était servie.

— Qu’est-ce que Belore veut dire, déjà, s’enquerra Edwin tout bas ?
— Le soleil, murmura Layelis.
— Bien sûr… Ca commence fort avec la pommade. Il en fait peut-être un peu trop, mais je suis assez d’accord avec lui.
— Je te l’ai dit, ces gens nous m’aiment pas. Ni moi, ni le bébé que je porte, mais sans doute sont-ils contents que je ne sois plus une charge pour eux.
— Les sang-mêlé sont souvent perçus comme des erreurs, quelle que soit la race.
— Laissez passer ! Chaud devant, tonna la voix rugueuse de Glomnir !

Le Nain apparu à côté du couple en sortant de la foule, les bras chargés de victuailles et de deux énormes chopes de bière. Il en tendit une à Edwin et l’autre à Layelis qui refusa poliment.

— Dans mon état, ce ne serait pas raisonnable, argumenta-t-elle.
— Bah ! Chez nous, les femmes boivent de la bière avant, pendant et après la naissance du bébé ! C’est plein de bonnes choses. Des céréales à boire ! En plus de ça, il paraît que c’est bon pour les… Vous savez, dit-il en lançant des regards insistants vers la poitrine de la jeune femme.
— J’ai souvent entendu dire cela aussi, dit Edwin, mais ce n’est que pure fantaisie. Au mieux est-ce un subterfuge pour que vous leur apportiez plus de bière ! Cependant, je ne recommande pas de boire de l’alcool dans ces circonstances.
— Quel dommage, dit le Nain ! Quand je vais leur dire ça à Ironforge ! Je ne compte plus le nombre de chopes et de tonnelets que des Nains ont pu transporter à cette seule fin ! En tout cas, ça fait marcher le commerce !

Les trois amis éclatèrent de rire lorsque Layelis s’arrêta brusquement, un air de surprise sur le visage.

— Chérie ? Ca ne va pas, s’inquiéta Edwin ?

Layelis sentait un liquide chaud couler le long de ses jambes sans qu’elle ne puisse se retenir. Elle pensa, dans un premier temps, qu’elle s’urinait dessus et elle regarda le sol pour constater qu’une mare commençait à s’étendre à ses pieds, telle une baignoire dont on aurait retiré le bouchon.

— Je… Je crois que c’est le moment, dit-elle calmement.
— Quoi, maintenant, balbutia Edwin avec appréhension ?

Layelis hocha la tête et n’osa plus bouger pendant que Glomnir allait chercher l’aide de l’ambassadeur Elfe. Celui-ci arriva prestement et les guida jusqu’à une chambre libre à l’étage tandis qu’une petite armée d’employés se déployait pour préparer l’accouchement dans les meilleures conditions possible.

— Inutile de retourner accoucher chez vous, ma chère. Vous serez en parfaite sécurité ici, vous et votre bébé. Docteur Ethael, je suppose que vous saurez gérer cette situation ?
— Bien entendu, ambassadeur, je suis aussi formé à ce genre de cas. Cependant… c’est un peu différent lorsqu’il s’agit de faire venir au monde votre propre enfant.
— Eh bien, dites-vous que c’est pour vous l’occasion de participer réellement au lieu d’attendre dans le couloir en faisant les cent pas. Si vous avez besoin de quoi que ce soit… considérez-moi comme à votre service.

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Après quelques heures de travail, l’accouchement s’était déroulé sans encombre et, bientôt, les cris du nouveau-né résonnèrent dans le gîte de Quel’danil sous les hourras et les applaudissements des invités qui se pressèrent dans le couloir menant à la chambre dans l’espoir d’apercevoir le bébé allongé contre sa mère.

— Te voilà ann’da, dit amoureusement Layelis à Edwin.
— Qu’elle est belle, s’émut-il. Elle a tes yeux… et tes adorables petites oreilles pointues. C’est ce que j'ai vue de plus beau de toute ma vie. Comment allons-nous l’appeler ?
— Que penses-tu de Silwenne ?

Edwin sourit en contemplant sa fille qui l’avait aussitôt envouté.

— Silwenne Ethael… oui, ça lui va bien.
— Tu veux la prendre dans tes bras ?
— Tu crois ?
— Oui, tu devrais la présenter à Glomnir et aux autres, ils n’attendent que ça, et toi aussi, j’en suis persuadée, sourit-elle à son tour. J'ai besoin de me reposer un peu avant de retourner faire des mondanités.

Edwin embrassa Layelis avant de saisir sa fille aussi délicatement que s’il s’était s’agît de la chose la plus précieuse et fragile au monde. Il se dirigea ensuite lentement vers la porte avec l’impression de marcher sur un nuage. Il était papa.
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MessageSujet: Re: [Récit] Famille Ethael   [Récit] Famille Ethael EmptyDim 25 Aoû - 19:09

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Epilogue



La seconde guerre contre la Horde avait pris fin par la victoire écrasante de l’Alliance de Lordaeron. Ne sachant que faire des vaincus, les Orcs qui n’avaient pas fui par la porte des ténèbres avaient été internés dans des camps fort coûteux. Alec avait été promu capitaine en récompense de ses faits d’armes et Stormwind avait été entièrement reconstruite par la guilde des maçons.

La petite Silwenne grandit entourée de l’amour de ses parents. Elle avait hérité de son père la couleur noir de jais de ses cheveux, la lueur bleutée des yeux et la légère forme en pointe délicate des oreilles de sa mère. De toute évidence, jouer à la poupée ou à la dinette n’était pas du tout ce qu’il l’intéressait. Elle passait la majorité de ses journées à jouer dans les champs, à grimper aux arbres, à chasser les papillons et les sauterelles, à observer les grenouilles et les griffons. Il n’était pas rare qu’elle revienne à la maison couverte de terre et écorchée, mais elle était toujours souriante. Sous l’insistance de sa fille, Layelis avait dû se résoudre à tirer un trait sur les petites robes coquettes que celle-ci jugeait trop salissantes et gênantes pour ses activités d’explorations.

Layelis apprit à sa fille à identifier les plantes et à préparer des potions. Quant à Edwin, il lui enseigna l’anatomie et des notions de médecine rudimentaire. Silwenne était comme une éponge, elle voulait apprendre, posait sans cesse des questions, et ses parents y répondaient toujours. Pour eux, il n’existait pas de sujet tabou ou de question idiote qui ne méritait une réponse simple, claire et précise. A la maison, Edwin et Layelis parlaient autant le commun que le Thalassien et Silwenne devint naturellement bilingue ce qui lui permettait de parler facilement avec les résidents de Quel’danil. Mais, ce qui lui plaisait le plus était le dessin, la peinture, la poésie ainsi que la musique. Sil’ avait une âme d’artiste.

En grandissant, elle éprouvait toujours plus le besoin viscéral de créer, comme une autre façon de s’exprimer, de partager ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même. Silwenne pouvait passer des heures dans la nature où elle puisait souvent son inspiration que ce soit pour dessiner que pour s’exercer au violon au sommet d’une colline, les cheveux dans le vent. N’arrivant pas à entrer dans les cases, la jeune fille s’y réfugiait aussi souvent qu’elle le pouvait. Un monde était à sa portée, mais elle était encore trop jeune pour s’en saisir.

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Silwenne avait quatorze ans lorsque la troisième guerre éclata, encore bien pire que toutes les autres. L’Alliance de Lordaeron avait éclaté et les Hauts-Elfes étaient repartis pour Quel’Thala. Des rumeurs atroces parlaient d’une peste étrange qui ravageait les terres d’Eastweald, de morts qui se relevaient pour combattre leurs anciens frères d’armes, de la trahison du prince Arthas qui serait devenu fou.

Une nuit, la famille fut réveillée par des cris et des bruits de combats. Les Trolls lançaient un assaut surprise sur toute la région et attaquaient le gîte de Quel’danil ainsi que toutes les fermes environnantes. Leur maison fut elle aussi prise pour cible par les Trolls. Ils étaient déjà partout et il était trop tard pour fuir chercher la protection des Nains. Layelis eut tout juste le temps de cacher sa fille à la cave pendant qu’Edwin barricadait porte et fenêtres, bien décidé à défendre sa famille jusqu’à son dernier soupire. Silwenne plaqua ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre les bruits de lutte ainsi que les cris de ses parents. Lorsque la maison fut incendiée, alertée par l’odeur de fumée, elle se réfugia dans le puits en sous-sol et eut ainsi la vie sauve. Ce ne fut qu’au matin que la jeune fille fut retrouvée par les secours, agrippée à la corde du sceau. Les Nains et les Elfes avaient déjà fort à faire avec les Trolls, Lordaeron était ravagée par la peste aussi fut-elle confiée à Glomnir qui s’était porté volontaire pour la conduire à l’orphelinat de Stormwind.

Silwenne n’y resta que quelques mois avant de partir. Elle prit la route et vivotait en peignant des portraits ou en jouant du violon dans la rue ou dans les tavernes. Afin de ne pas être importunée par des hommes peu scrupuleux, trop entreprenants ou avinés, ou les trois à la fois, elle faisait en sorte de cacher ses formes féminines et s’habillait comme un garçon dont elle avait adopté les codes et les attitudes. Cette vie de bohème lui convenait. Elle se liait d’amitié avec des crapules, des poètes à la recherche de l’inspiration au fond d’un verre ou d’une bouteille, des écrivains maudits, des prostituées de tous âges et de tous sexes, des voleurs à la petite semaine, des mendiants et escrocs en tous genres, tout le rebut de la société, tous ceux qui, comme elle, ne rentraient pas dans le moule.

Alors que les affaires ne marchaient plus très fort, comme elle se refusait à commettre des larcins pour survivre comme certaines de ses connaissances, elle dut se résoudre à retourner à Stormwind qui était entre temps redevenue la capitale. Elle se disait que, là-bas, avec ces centaines d’habitants, elle pourrait sans doute remplir un peu sa bourse en vendant quelques toiles et ses portraits avant de repartir à l’aventure où le vent la porterait.
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