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 Recueils d'une chasse

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Moystia
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MessageSujet: Recueils d'une chasse   Recueils d'une chasse EmptyDim 29 Sep - 12:53

“Je suis Akylios, fier descendent des antiques Sabres-de-Nuit et voici l’histoire de mon familier: Moystia, chasseuse Kaldorei “


Le crépuscule s’étend lentement sur le monde et la forêt est plongée dans une douce pénombre. Confortablement installé sur la branche d’un haut arbre je veille d’un oeil gourmand sur l’ours qui fouille la terre de sa truffe quelques mètres en dessous de nous. Immobile, prêt à bondir, ni bruit ni odeur ne peuvent trahir ma présence ou celle de mon familier sur la branche voisine. Accroupie contre le tronc, l’arc tendu et les paupières mi-closes, elle semble perdue dans ses pensées. Son corps est encore jeune, fin et athlétique et les défauts de son espèce sont compensés par une intelligence vive. De ses mains dépourvues de griffes elle a su assembler le cuir de nos victimes pour protéger sa peau fine et imberbe aussi bien que nos fourrures naturelles. Son “arc” lui fait office de crocs et lui permet de mordre à une distance considérable en perçant la peau de “flèches" surmontées des dents pointues de mes frères tombés au combat. Contre ses hanches, deux pointes faites de métal froid et cruel remplacent les canines qui manquent à sa mâchoire délicate. Elle les nomme “dague” et “couteau” et s’en sert pour prélever la peau et la chair pour qu’on puisse se nourrir même loin de la carcasse. Ses membres sont masqués par des “bottes” et “gants” de fourrure qui - selon elle - lui permettent d’être totalement silencieuse. Je dois admettre que même si ses oreilles sont bien moins efficaces qu’elles ne sont longues, elle reste bien plus discrète que le reste de ses semblables. Son odeur est douce, mélange de cuir et de sous-bois et son pas rapide: taillés pour courir, la chasse est notre spécialité!

---

Sentant surement mon impatience, elle ouvre les yeux et ferme rapidement son oeil droit, relevant les lèvres en un sourire complice: le signal de l’attaque. Notre cible en contrebas s’éloigne de quelques pas inconsciente du destin qui va s'abattre sur elle. Un sifflement court s'échappe des lèvres de Moystia et l’ours prend à peine le temps de relever la tête que mes griffes s’abattent sur son dos. Pivotant le combat pour offrir son dos à la morsure des flèches, j’engage un corps à corps féroce démontrant une fois de plus la supériorité de ma race. Acculé, blessé, l’animal tente de fuir dans un dernier élan de désespoir. “Mauvaise idée mon frère, elle ne te laissera pas t’échapper”. Amusé, je renonce à la poursuite attendant le claquement sec de l’arc et le sifflement élégant de la flèche. Le trait déchire la nuit atteignant sa cible à la nuque, terminant sa course sur le coup. La proie est vaincu et le chasseur libre de réclamer son dû.  

Moystia se laisse tomber du haut de l’arbre avec souplesse et s’approche de la carcasse jusqu'à poser sa main sur la tête de l’animal. Accroupie à son côté, elle ferme un instant les yeux, murmurant dans sa langue “Ande'thoras-ethil mon ami, merci pour ton sacrifice qui nourrira les miens et la forêt alentour. Zin-al-Elune”. Une fois sa prière terminée, elle prendra le temps de partager la chair en trois: ma part, la sienne et celle qui nourrira la faune alentour. La peau et la fourrure sera découpée avec soin et ramenée à son peuple pour les vêtir. Les os les plus pointus deviendront des outils, les crocs ou les griffes orneront la pointe de ses flèches et tout le corps de mon frère tombé sera respecté et transformé. Car ainsi va Moystia, consciente du prix d’une vie et de l’équilibre nécessaire à tout écosystème.

Nettoyant mes griffes du sang qui les tâchent, je ne peux m'empêcher de poser sur ma jeune compagne un regard empreint de fierté. Ensemble j’ai l’intuition que le voyage sera sans fin, la chasse toujours bonne et mon estomac rempli. Tant que ce contrat sera respecté, il serait peu stratégique de changer de familier...
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MessageSujet: Re: Recueils d'une chasse   Recueils d'une chasse EmptyJeu 14 Nov - 12:27

Blotti contre l’abri sommaire que forme un énorme rocher je profite d’un moment de repos en gardant un œil sur ma jeune protégée. Assise là ou la pluie l’atteint le moins, elle tente de rafistoler une entaille dans sa manche d'où le sang perle encore. Ses doigts glissent sur l’aiguille trempée et le cuir couvert de boue et sa respiration se fait de plus en plus irrégulière, entrecoupée de sanglots. Pour mes sens aiguisés, le claquement de ses dents gelées et le grondement de son estomac sont impossible à ignorer. Mon cœur se pince et ignorant les règles orgueilleuses de mon espèce je ne peux m'empêcher de vouloir la protéger. D’un signe de tête je l’invite à me rejoindre contre mon flanc, enroulant mon corps autour d’elle et posant ma tête sur ses genoux. Ainsi, il suffira de quelques minutes d’un ronronnement réconfortant pour lui apporter un sommeil réparateur.

Quand nous avons traversé la mer pour quitter l’arbre-tanière, les premières régions semblaient familières. La forêt était peuplée de gibiers, le travail était facile abondant et la fièvre de l’inconnu enivrante. Dans ces bois nous avions même trouvé quelques villages ou j’ai laissé Moystia sociabiliser un peu avec ses semblables. Un kaldorei qui sentait bon la maison, une étrange femme aux oreilles courtes, la tunique colorée et à l’odeur piquante et un homme lumineux qui sentait le rouillé et la transpiration furent ses premières connaissances. J’envoyais Moystia trouver de nouvelles proies qui lui permettait de remplir sa bourse des petits bouts de métal brillants nécessaires à l’achat des choses de son espèce.

Mais la facilité fut de courte durée et bientôt nos voyages nous menèrent vers des régions plus hostiles, moins adaptées à notre style de vie. Les arbres se faisaient rares alors que les paysages étaient dominées par les rochers et la poussière. La faune avait la peau recouverte d'écailles difficiles à percer et les habitants me regardaient avec méfiance. Les missions que trouvaient Moystia étaient de plus en plus guerrière et le fruit de notre chasse pouvait rarement remplir notre estomac. Si il en faut plus pour ébranler mon courage naturel, je sentais que mon familier était au bord de l’épuisement et qu’elle ne survivrait pas longtemps à de telles aventures. Il était temps de lui trouver une meute qui saurait la guider dans les choses de leur espèce.
Si nous étions toujours dans l’incapacité physique de formuler la langue de l’autre, la magie inhérente à nos race renforçait notre lien psychique et me rendait capable de lui transmettre de plus en plus facilement des émotions et ordres simples. J’avais, à l’insu des membres de leur espèce, réussi à comprendre le langage Darnassien et commun des bipèdes et pu apprendre  qu’au dehors de l’arbre-tanière, peu me considèrent comme un élément doué d’intelligence.
Passé la première vexation c’est une situation que je peux facilement tourner à mon avantage:  les bipèdes s’exprimant face à moi comme si il étaient seuls, ou pire.. face à un animal de compagnie....

A ce propos, j’ai entendu l’autre jour la tachée piquante et le rouillé lumineux parler d’une ‘Ligue’ ou ses membres bénéficient de soutien, d’un laisser-passer pacifique et d'expéditions pour la paix entre les races. J’ai vu trop d’horreur et de conflits gangrener notre monde pour que cette cause ne touche pas malgré le passé guerrier de mon espèce.

Demain, nous irons y inscrire Moystia, ils seront sa meute et ils la guiderons.
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MessageSujet: Re: Recueils d'une chasse   Recueils d'une chasse EmptyVen 22 Nov - 9:04

Une fois retournés là ou le bateau nous avait déposé depuis l'arbre-tanière, Moystia pu avoir son contrat de la Ligue auprès d'un antique Kaldorei à l'odeur crépitante de magie. Il semble être le chef de leur meute et nous a recommandé de traverser la mer pour rejoindre les grandes villes et le reste de ses compagnons.

Je ne m'étendrais pas sur le voyage qui fut aussi long que pénible. Il débuta par une traversée dans l'un de ces bateaux grinçants qui me font toujours m'interroger sur la capacité des bipédes à s'inventer de nouvelles machines afin d’acquérir des compétences artificielles qui les laisserons toujours insatisfaits. Mais c'est là un autre sujet...

Après avoir débarqués de l'autre côté, nous avons marché plusieurs jours sur des terres arides pour rejoindre la cité des petits-bipèdes, appelés 'nains', afin de prendre le 'tram des profondeurs'. Leur cité est entièrement au cœur d'une montagne, sous la terre. Un endroit effrayant pour des forestiers comme nous. Il fallu d'ailleurs tout mon courage pour convaincre Moystia de s'enfoncer dans les tunnels étouffants et les galeries bruyantes de cette antre de la machinerie.

De là, une autre de leur machine froide et grinçante nous a transporté à une vitesse effroyable dans une galerie souterraine à travers une bonne partie du continent pour finalement atteindre 'Stormwind' la capitale humaine et notre destination.

Une fois en ville, je me suis vite rendue compte que je ne serais absolument pas traitée à ma juste valeur par les habitants et qu'il allait me falloir dresser mon familier afin qu'elle me serve d’intermédiaire. Même si la première envie de Moystia était de récupérer son 'tabard' de la Ligue (une sorte de pelage commun) et de partir dans la forêt qui s'étalait sous les remparts de pierre, je réussi à la convaincre de rester un moment en ville afin de l’entraîner aux choses sociales.

J'utilisais pour cela une technique apprise auprès des matriarches de mon peuple pour enseigner à nos jeunes: Avec beaucoup de patience et de douceur, je lui montrais ce que j'attendais d'elle, félicitant d'un ronronnement ou d'un geste affectif chaque réussite et grondant fermement les comportements que je voulais supprimer.

Au bout de quelques jours, elle était en mesure de répondre à ma correspondance en remerciant les bipèdes qui m'envoyaient des offrandes sous forme de nourriture, de se tenir sagement à mes côtés en société et de formuler à voix haute la plus grande partie de mes pensées.

Nous étions prêts à prendre part aux assemblées de la Ligue. Lors de nos rencontres précédentes j'avais ciblés quelques personnalités fort intéressantes et j'ai hâte de pouvoir entamer de longues discussions avec elles via la voix de Moystia.
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MessageSujet: Re: Recueils d'une chasse   Recueils d'une chasse EmptyDim 24 Nov - 23:55

(Bryndell, Lastnight, vous m'avez inspirée ce petit moment de vie 😉)

Le feu crépitant dans l'âtre ne suffisait pas à contrer le froid qui s'engouffrait par le carreau brisé de la fenêtre. La chambre à l'étage d'une auberge était minuscule, meublée d'un lit croulant, d'un coffre en guise de chevet et d'une chaise posée sur un tapis élimé devant la cheminée. C'était miteux mais c'était tout ce qu'ils pouvaient s'offrir en ville.

---

Allongé devant la cheminée, Alylios regarde d'un air amusé Moystia s'installer au sol contre lui.

-"Je suis presque sur que tu es censée dormir dans le lit gamine"

Moystia hausse les épaules et jette un regard vers le matelas de paille.

"On s'y enfonce bizarrement, ça gratte et il fait froid dans le coin ! Je suis mieux ici"

Le félin suit son regard et étire longuement ses pattes.

"Quand il y'aura un homme dans ton lit tu le délaissera aussi pour venir dormir contre moi comme un vulgaire chaton ?"

Moystia écarquille les yeux, jetant un regard effaré à son compagnon:

"Pourquoi veux tu qu'il y'ai un homme dans mon lit ?!"

Akylios soupire longuement l'air amusé.

"Car c'est ainsi que font ceux de ton espèce.. N'écoutes donc tu jamais tes amies, elles ne parlent que de romances et de cœur à prendre ! Et je suis presque sûr que ça a avoir avec le fait de partager sa couche ! Comment c'est possible que j'en sache plus que toi sur les tiens ? "

Moystia se lève, examine le lit puis se saisit de l'oreiller et de la couverture. Elle installe le premier contre le flanc de son compagnon, s'enroule dans la seconde et se laisse à nouveau tomber au sol.

" Ça semble ennuyeux, je préfère être un chaton et puis.. À quoi bon un homme, je t'ai déjà toi.. A me critiquer et râler toute la journée tu me fatigue assez…"

L'elfe affiche un sourire narquois et pousse d'une main la queue massive pour se rapprocher du feu.

Akylios pensif bat un instant l'air de sa queue, la replaçant contre ses pattes.

"Je suis plus tout jeune gamine, je ne serais pas éternel"

A ces mots, Moystia se retourne sur le dos et fixe un moment la fissure béante dans le plafond. La forme est étrange, elle lui rappelle celle d'une branche rassurante. Elle ferme les yeux un instant puis affichant un sourire narquois ajoute :

"Dans ce cas j'aurais qu'à trouver un homme qui aime dormir par terre avec le ventre assez gros pour me servir d'oreiller !"

Le félin laisse échapper un gloussement de rire puis, poussant sa compagne du museau, s'endort tout contre elle.
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MessageSujet: Re: Recueils d'une chasse   Recueils d'une chasse EmptyJeu 5 Déc - 10:15

Allongé sur les pierres chaudes du bassin d'Elune, je regardais le vent jouer avec les branches des arbres du Parc. La nuit était tombée doucement sur Hurlevent et il n'allait pas falloir tarder à rejoindre l'auberge. Battant l'air de la queue en signe d'impatience, j'attendais Moystia qui était partie livrer ses ouvrages de cuir à la boutique de tanneur de la vielle ville. Là bas, les rues étaient étroites, odorantes et sombre et j'évitais autant que possible de m'y aventurer.

Les minutes s’égrainaient et mon impatience laissent petit à petit place à une inquiétude. Pourquoi n'étais t'elle pas déjà là? Était ce si long pour un bipède de parcourir quelques rues quand la lumière baissait? Après tout leur yeux étaient peu affûtés et si facilement aveuglés...

Fermant les yeux, j'étendais ma conscience sur notre lien psychique cherchant un signe de sa présence. La nuit ne me renvoyait rien d'autre que son murmure quand un cri silencieux déchira mon esprit: quelque chose n'allait pas!

D'un bond, je m'élance dans les rues sombres, bousculant sur mon passage les passants, leurs chariots et les restes de l'activité de la journée. Seul m'importe la piste de Moystia et aucun bipède n'est assez fou pour se mettre en travers de ma course folle. L'appel à l'aide se fait plus clair et m’amène dans une ruelle fermée d'un côté d'un lourd portail de bois. Contre celui ci se trouve Moystia, plaquée sur le planches par trois gaillards puants armés de dagues. Face à elle, un quatrième fouille tranquillement dans le sac de Moystia, glissant sa bourse dans sa poche. Leur chef de toute évidence...et la première victime de ma rage.

En m'abattant sur eux je ne leur laissait aucune chance, j'avais l'avantage de l'agilité, de la taille dans cet espace restreint et la nuit était mon alliée. Mes sens étaient plus aiguisés et mon pelage sombre rendait difficile ma localisation. Le chef péri le premier dans un déluge de griffes et de crocs, immédiatement suivi par celui dont la dague marquait la gorge de Moystia. Les deux autres, fidèles au courage de leur espèce, s'enfuirent par le portail de la cour. Je les poursuivi d'un simple rugissement, les mettent au défi d'oser une seule fois de plus porter la main sur mon familier. Les survivants sont le meilleur moyen de s'assurer que le message est passé et qu'a l'avenir je serais crains parmi les malfrats.

Un sanglots de Moystia me fit quitter ma pose fière. A genou au sol près de sac, elle cherche à rassembler ses possessions en évitant de regarder les corps mutilés de ses agresseurs. Le visage marqué d'une entaille, la chemise déchirée au niveau de la poitrine, elle semble dans un état second. Ses yeux n'arrivent pas à se détacher des visages crispés de mes victimes, de leurs yeux sans vie exprimant encore la douleur et l'horreur.

"Ça n'est pas bien différents des bêtes que l'on mets à mort d’habitude Gamine, un peu plus sale j'en conviens mais ils se comportaient comme moins que des bêtes, ils ne méritent ni ton respect ni ta tristesse".

D'un coup de langue, je nettoie la plaie de sa joue, serrant son corps dans ma fourrure jusqu’à ce que sa respiration redevienne calme et régulière.

"N'oublie pas ta bourse, il l'a dans sa poche.. et prend la sienne aussi... qu'on mange chaud ce soir!" Poussant Moystia du museau je lui indique la sortie de la ruelle.

"Tu t'es fait prendre au piège comme un chaton, ça me rappelle quelqu'un..." Amusé, je laisse échapper un grognement "disons qu'on est quitte cette fois".

A ces mots, le visage de la jeune elfe s'illumine d'un sourire: "Comme quand on s'est rencontré! Ça veut dire que c'est toi mon familier maintenant?" Moystia place sa main sur mon crane en riant alors que je laisse échapper un grognement de dépit.

"On est quitte! Amis,compagnons, égaux si t'y tiens... je ne suis le familier de personne!"

Ce soir là, nous avons dîné d'un repas chaud à l'auberge puis, enroulé dans la couverture devant le feu partagé le rêve d'une autre soirée dans les bois.Et pour la première fois, ma conscience s'est mêlé à la sienne et je pu voir l'histoire à travers ses yeux et ses pensées.


----------------

L'aube se lève à peine sur le village forestier ou je vis depuis toujours. A mon age, je devrait être encore au lit, me préparant à une journée d'école. Mais depuis que la maladie à emporté mes parents personne ne se soucie trop de moi. Je n'aime pas l'école et ses journées ennuyantes et, tans que je me rends utile, les villageois ferment les yeux sur mon manque d'éducation.
Comme beaucoup de matin, aujourd'hui sera dédié à la chasse. Le maître chasseur du village accueille toujours avec plaisir mon aide pour porter la venaison et dépecer les peaux utiles au tanneur.
La piste de la journée nous mène sur les traces d'un grand cerf, à travers les sous-bois à peine éclairés par le soleil. Tapie en silence derrière mon instructeur du jour, mon attention est attiré par des grognements venant d'une combe en contrebas. M'approchant du bord escarpé, je jette un œil sur la scène qui se déroule au fond du gouffre:

Un félin sabre-de-nuit, rayé de noir et blanc se débat dans un piège de liane. Le bord opposé de la combe, formé d'une boue épaisse, à glissé au fond entraînant l'animal dans sa chute. Au vu des marques de griffes sur les racines apparentes, celui ci a tenté de se rattraper à la végétation mais à été entraîné par la coulée de boue et s'est retrouvé totalement empêtré dans les lianes. Presque épuisé il essaye de couper les liens qui enserrent ses pattes à coup de griffes et de crocs, sans succès.

"Il faut l'aider Maître!" Je me retourne vers le chasseur les yeux plein d'espoir. "Prêtez moi votre couteau et je descend couper les lianes, il ne pourra pas tout seul!"

Le vieux chasseur lance un regard dur sur l'animal puis tourne le dos.

"Si il est trop faible pour se libéré alors il ne mérite pas de vivre, regarde ses moustaches qui blanchissent, il est vieux et son heure est venue. Avance Moystia, tu me fais perdre mon temps!"

"Mais maître! Il n'est pas si vieux! Et il est coincé, ça n'est pas une preuve de faiblesse, ça arrive à tout le monde! On ne peux pas le laisser mourir de fatigue et de faim juste parce qu'il a marché dans de la boue pas stable! Il faut... aie"

Le coup me surprend et me fait monter les larmes aux yeux. Le vieux chasseur, impatient, viens d'exprimer son point de vue d'un coup sec de son arc dans mon dos.

"Debout gamine, porte mon sac, cours plus vite et tais-toi! Tu devrais déjà être heureuse que je te laisse m'accompagner! Qu'on ne reparle plus jamais de cet animal".

Jamais je n'étais rentrée au village si triste. Arrivée gelée, trempée par la pluie et le cœur brisé, j'avais rejoint mon lit pleine de colère envers le chasseur. C'était injuste, ça n'était pas à lui de choisir qui a le droit de vivre! C'est pas comme à la chasse ou l'on tue pour se nourrir, là c'était cruel! Injuste! Orgueilleux de sa part!"

Cette nuit là, il fut impossible pour moi de trouver le sommeil. Les yeux apeuré du félin ne quittaient pas mon esprit et ses grognements semblaient m'appeler à l'aide... Prenant la meilleure décision de ma vie, je quittais mon lit, enfilait mes bottes de cuir et filait de la maison, un poisson volé dans la besace et le couteau du chasseur à la main. Il ne fut pas facile de retrouver seule mon chemin dans la forêt et la nuit était très avancée quand j'atteignis enfin la combe. L'endroit était totalement silencieux et l'angoisse m'accabla d'un coup.

"Non! Il fallait tenir encore un peu, je suis là! Je vais t'aider!

D'un bond, je me laisse glisser sur la boue pour descendre au fond du gouffre. Le félin est toujours là, immobile, les pelage taché de boue et de sueur.

"Tu ne peux pas être mort! Ça ira, on va s'en sortir"

Posant mon visage contre la truffe de l'animal, je sens au creux de ses narines un souffle faible, mais présent! Ni une ni deux, je bondis vers ses pattes pour trancher les liens qui le retienne dans la boue. Mes mouvements semblent réveiller l'animal dont le premier réflexe est de se relever d'un bond, grognant ses immenses crocs à quelques centimètres de mon visage.

Apeurée, je recule d'un pas avant de sortir lentement le poisson de mon sac et de le poser au sol devant lui.

"Je suis venue t'aider, et je t'ai amené à manger! Tu aimes le poisson?"

Le félin retient son grondement, baisse lentement la tête puis approche la truffe de ma main. Rassemblant mon courage à deux main je pose celle ci contre le museau chaud de l'animal et soudain, une présence rassurante envahie mon esprit, formant comme des mots silencieux.

" Tu es Akylios et tu veux m'adopter? Non, l'autre bipède n'est pas vraiment mon maître, je suis toute seule, je n'ai pas vraiment de famille. Oui, tu peux m'adopter si tu veux, je peux t'aider à chasser..."

Ce jour là, en rentrant au village accompagné de mon nouvel ami, je scellait à jamais mon destin. A la vue d'Akylios, le maître chasseur entra dans une colère folle. J'avais apparemment défié son autorité et alors que son bras se levait pour abattre sur moi sa sentence, mon nouvel ami bondi d'un coup et marqua son bras d'un coup de griffe sanguinolent. Pour cet affront, je fut sommé de mettre à mort l'animal ou d'être chassé du village. Il ne me fallu que quelques minutes pour rassembler mes maigres possessions, dire adieu à ceux qui m'avait vu grandir et entamer une vie d'aventures au côté d'Akylios.
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MessageSujet: Re: Recueils d'une chasse   Recueils d'une chasse EmptyMar 17 Déc - 21:41

De chasse il devait être question dans ces récit alors de chasse nous parlerons! De notre dernière et plus longue chasse, spéciale en tout sens.

Le premier élément différenciant était sans nul doute qu’elle était confié par une amie que les quelques mois en ville m’avait appris à apprécier: Silwenne. Le second, que nous allions chasser de l’humain! Et pas pour le manger ou le mettre à mort: pour en retrouver sa trace! Le fait que la demande m’était clairement adressée, et non à Moystia, était aussi particulièrement flatteur. Voilà enfin que les bipèdes savaient reconnaître la force de mon intelligence et la puissance de mon flair!

La mission donc était la suivante: retrouver la piste de la compagne disparue de Silwenne: la jeune Cendrelle. Cela à base de deux informations: un vieux tissus portant son odeur et l’assurance qu’elle allait vers Southshore.
Maigres débuts me diriez-vous, surtout dans un monde aussi vaste qu’Azeroth, mais rien d'incontournable pour un être de ma condition.

Au départ, le plus compliqué fut de canaliser Moystia, rendue hystérique par l’idée de quitter la ville et de rendre service à une amie. Décidément, ces bipèdes ne sont pas de tout repos à éduquer! Heureusement, quelques heures de marche sous une pluie maussade eurent  vite raison de ses babillages et je pu enfin me concentrer sur la piste.

Nous étions sortis de la ville via le Tram des profondeurs et avions pris la route des Paluns dans le but de rejoindre Arathi. La piste était très faible, presque imperceptible après trois mois. En réalité, je me basais plus sur mon instinct pour avancer qu’une véritable trace olfactive.. Il m’arrivait de trouver une légére odeur à certains endroits sur le bord de la route - peut être des lieux de bivouacs - mais j’étais dans l’incapacité d’assurer qu’il s’agissait absolument de celle de Cendrelle. Il était  impensable de m’avouer vaincu après si peu de chasse et  je continuais malgré tout la truffe fière, cachant mes doutes à ma compagne.

Cendrelle avait disparu depuis trois mois et les traces de son passage avaient été depuis longtemps lavées par les intempéries. Pourtant, arrivés au croisement des Paluns entre la route du Nord et celle de l’Ouestl, la piste me semblait d’un coup évidente, fraîche comme la rosée du matin: Cendrelle s’était rendue au port! Il me fallut une certaine dose de diplomatie pour convaincre Moystia de quitter le chemin évident pour se détourner vers la ville mais mon esprit su une fois de plus imposer sa supériorité.

Etait-ce un trait du destin? Un coup de patte d’Elune ou une simple coïncidence? Toujours est t’il que je ne retrouvais ni trace de Cendrelle ni informations utiles à Menethil... mais tombais comme par enchantement sur Lyzera que Silwenne avait lancé sur la même piste!

Il semblerait que cette bipède ai le bras plus long et l’esprit plus vif que ce que j’avais cru à nos premières rencontres. Si sa capacité à ingurgiter ce poison débilitant que les bipèdes appellent ‘alcool’ et ses minauderies avec son compagnon m’avait fait la classer dans la catégorie des ‘glousseuses sans cervelles’, son aide dans cette aventure me fit revoir mon jugement.

Grâce à ses connaissances, nous pûmes récupérer d’importantes informations et avoir une piste solide: Cendrelle avait été forcée à monter à bord d’un bateau, bateau qui avait pris feu puis sombré au creux de la Baie.

C’était pour moi la fin de la piste! Si mes longues années de vie m’ont appris une chose, c’est que rien de ce qu’avale ce monstre insatiable qu’est l’océan n’est jamais recraché vivant.

Il semblerait qu’il n’en est pas ainsi pour nos naïves bipèdes qui, au lieu de rentrer annoncer la nouvelle à Silwenne, ont décidé de continuer à chercher.. DANS LA BAIE!

J’eu à peine le temps de grogner mon mécontentement que nous voilà au milieu de l’eau à bord d’une coque de noix propulsée par la seule force des bras de Lyzera. Autant vous dire que ça n'avançait pas bien vite… L’intrépide nous mène au milieu de la Baie, enlève à peine ses vêtement et disparaît au fond de l’eau! Heureusement que Moystia eu la sagesse de ne pas la suivre et de rester tranquillement dans la sécurité relative que représente notre barque.
De cette atroce idée n’en ressorti évidemment rien d’utile, au fond de l’eau gisait l’épave du bateau emprunté par Cendrelle et aucune piste exploitable.

Lyzera semblait pourtant certaine que la jeune femme s’était enfuie avant le naufrage et je dû avouer que cette idée avait du sens. Silwenne n’était pas du genre à choisir comme compagne un être faible et soumis et les bipèdes, particulièrement les guerriers, ne sont ni difficiles à berner, ni à distancer.

J’acceptais donc de faire plaisir à Moystia et de flairer l’intégralité de la côte de Southshore à Menethil à la recherche d’un point d’accostage portant la piste de Cendrelle. A part un échanges étrange avec des pirates logés dans une baie, cette aventure n'eut rien de bien intéressant. Des plages et des rochers à perte de vue et des pattes endolories à courir sans repos, pour arriver à la même conclusion que j’avais exprimé auparavant: la piste était perdue et il fallait rentrer l’annoncer à Silwenne. La peste soit de ces bipèdes et de leurs esprits lents!

Le retour à Stormwind ne fut pas des plus joyeux, maussade à l’idée d’être porteurs de si mauvaises nouvelles. J’avoue sans honte que ce n’est pas ainsi que j'espérais le dénouement de notre première chasse épique et je laissait à Moystia le soins de parler à Silwenne. Elle sait après tout faire preuve de beaucoup plus d’empathie que ce que ses manières rustres peuvent laisser penser et son optimiste à de quoi balayer les désespoirs les plus profond.

Si cette histoire trouvera une fin satisfaisante je ne saurais le dire, ce soir notre chambre d’auberge à un aspect terne et décevant.

Mais ainsi va le chasseur, fier de ses victoires et fort de ses échecs!
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